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Etat Providence Participatif=société des participants - Page 7

  • L’ordre, le désordre et les ornithorynques ou le mieux est l’ennemi du bien.

    Quand le génie humain de la classification  s’applique aux animaux, aux végétaux ou aux astres, les limites des catégories créées et les espèces qui n'entrent pas dans le cadre (les exclus de ces systèmes de classifications) ne donnent lieu qu’à des querelles d’experts. Les ornithorynques (mammifère douteux) et les lichens (mi-champignon mi-algue) continuent de vivre leur vie, pluton se moque de la perte de son statut de planète.

    Quand ce génie de la classification s’applique à la politique, alors les exclus le paient au prix fort de leur statut , parfois de leur vie, ou en souffrent dans leur chair. Le mieux est l’ennemi du bien. Ainsi le communisme a-t-il exclus les plus créatifs et les plus libres et ainsi le (néo)libéralisme est-il en train d’exclure les plus faibles et les moins individualistes, ceux qui sont "fatigués d’être soi". Si "le livre noir du communisme" a déjà été écrit, le livre noir du (néo)libéralisme est en train de s’écrire sous nos yeux, canal Saint Martin ces jours-ci, aux restos du coeur de plus en plus, petites parties visibles de cet iceberg de précarité.

    Serait-il possible de créer volontairement un désordre, ou plutôt une combinaison d’ordres bien choisis afin d’en recueillir plus d’harmonie ?

    Tout le projet politique de ce blog est construit sur ce principe: il tend à combiner la liberté avec la solidarité, sans oublier ni l’une ni l’autre, avec l'idée que l'un renforce l'autre et lui donne sens et non pas qu'on aurait à choisir sur un axe entre liberté et solidarité:

    La liberté donne du sens à la solidarité qui sans elle n’est qu’aliénation.

    La solidarité donne du sens à la liberté qui sans elle n’est qu’isolement.

    Voila pourquoi on trouvera ici la coexistence d’un marché marchand avec monnaie accumulable (le mot capitaliste renvoie à une relation particulière des acteurs du domaine productif entre actionnaire, dirigeant et employé qui ne fait pas une place à chacun, loin s'en faut) avec un marché socio-culturel (on n'a pas encore de mot pour caractériser positivement un tel domaine, on dit toujours "à but non lucratif" ou "non marchand" ou "non capitaliste" etc... ce qui illustre bien où se situe la référence actuelle de notre activité utilitariste (protestante). Attali parle de marché relationnel), la coexistence d’une monnaie capitalisable affectée avec une monnaie fondante affectée, la coexistence d’entreprises libérales classqiues avec des projets de collectivités ouvertes. Voila ce qui fonde et féconde ma démarche d’économie plurielle avec marchés (marché marchand avec monnaie capitalisable tel qu'on le connaît en tandem avec un marché à but non lucratif pour le domaine socio-culturel et celui de la dépendance avec une monnaie fondante).

    Le droit du travail, par exemple ne pourra être assoupli que quand un principe de solidarité crédible viendra l'équilibrer, par exemple au moyen d'une "sécurisation des parcours professionnels" comme on dit. La flexsécurité d'accord, la flexprécarité pas d'accord. 

    (Le néolibéralisme n'est que le dévoiement du libéralisme, la question est de rechercher les bons outils de régulation, en particulier la limitation du marché capitaliste qui n'est qu'une forme particulière de marché qui se retourne aujourd'hui contre le libéralisme).

  • Réflexions sur le pragmatisme, le dogmatisme, l'idéologie et la liberté d'expression

    La communication est difficile dès que le dogmatisme prend le pas sur le pragmatisme. J'ai tenté de m'éclaircir un peu les idées à ce sujet et je vous fais part d'un petit résumé de mes (doctes :)) réflexions.

    Pragmatisme = "Les moyens justifient la fin", c'est la prise de conscience que chacun de mes actes a une conséquence. A mon sens, le pragmatisme  est indispensable au dialogue, à la liberté d'expression, à une analyse sereine des choix.

    Dogmatisme = "La fin justifie les moyens", comme s'il était possible d'effacer les conséquences réelles, objectives  de ses actes sous prétexte qu'on sert une bonne cause. L'attitude dogmatique classe vite en "pour et contre" en "ami/ennemi". La disqualification et souvent l'insulte, l'étiquetage précèdent l'analyse, l'examen. Le dogmatisme nous renvoie à nos réflexes ancestraux (naturels?) d'animal de meute, à nos réflexes identitaires les plus primaires, au communautarisme.

    Idéologie (en politique) = Choix, projet de société qui nous anime (la "fin" en quelque sorte).

    Pragmatisme et dogmatisme apparaissent donc comme des méthodes qui ne remplacent en rien le projet, le choix de société, l'idéologie qui nous anime. Par exemple l'idéologie qui m’anime est le projet d'une société qui soit à la fois libérale (au sens général et non réduit à sa seule dimension économique) et solidaire, mais ce n'est en aucun cas le pragmatisme qui est pourtant le mode que je tente d’appliquer.

    On a beau faire volontairement le choix difficile (bien qu'à la mode) du pragmatisme, c'est à dire de liberté d'expression, la formule percutante de Saint Benoît (12ème siècle je crois) "l'enfer est pavé de bonnes intentions" nous incite à l'humilité et surtout à la vigilence!

  • Prise en charge collective des enfants= émancipation des femmes

    Toutes les lois visant à l'égalité homme/femme n'ont pour l'instant que bien peu d'effet. C'est que la prise en charge effective des enfants passe pour l'essentiel par les femmes. L'état providence participatif propose un contrat mixte permettant une prise en charge collective et directe de tous les dépendants, y compris des enfants. En ce sens, il s'agit d'un programme d'émancipation effectif des femmes. Voir la note sur le contrat de travail mixte comme fondement d'un état providence participatif.

  • Gérer sa vie dans une société de l’individu n’est pas désirable par tout le monde, ou des limites du libéralisme individualiste.

    La pierre d’angle du libéralisme et son mythe fondateur suppose que chacun d’entre nous possède le potentiel de se gérer, d’être autonome et le souhaite. Ce mythe participe à la construction de la société des individus que nous créons. L’homo individualis responsabilis est une des utopies, des mythes fondateurs de la philosophie libérale.

    A partir de ce grand principe libéral, deux grands courants politiques se développent, un dit à droite et l’autre dit à gauche, Le courant de droite sera plus enclin à forcer le trait, à croire aveuglément dans les vertus du marché (la catallaxie). Il sera plus enclin à considérer l’état providence comme un générateur d’assistanat promouvant le contraire de sa philosophie. Le courant de gauche considérera que des facteurs sociaux sont aussi à l’origine des situations individuelles et il tentera de corriger cette source d’inégalité par un état providence plus développé.

    Les deux courants finiront peut-être par se rendre compte que le mythe fondateur qui les sous-tend est insuffisant pour englober tout le monde, dans le sens où, comme tout ordre, comme tout système, le libéralisme, ou plutôt l'individualisme créé des exclus et que dans le cas du libéralisme-individualisme il s'agit des plus faibles, de ceux qui ont le plus besoin de structures pour les soutenir. Quand bien même il est légitime d’encourager la responsabilisation et la prise en charge individuelle, il faut reconnaître que chacun d’entre nous n’a pas le potentiel ou le désir pour accéder à l’autonomie dans une société d’individus, dans une société de l'individu. Pour s’en convaincre pleinement je conseillerais la lecture de deux livres de témoignages et de réflexions qui me semblent incontournables pour qui veut réfléchir à cette question politique de première importance : « Les naufragés » de Patrick Declerck et « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » d’Oliver Sacks. Le premier est une enquête anthropologique parmi les clochards doublé d’une réflexion profonde et le second relate les expériences d’un spécialiste du système nerveux doublé d’un humaniste. Bien que ces livres relatent des situations extrêmes, ils n’en sont pas moins exemplaires et essentiels à la fondation d’une philosophie politique. Qui d’entre vous ne connaît pas dans son entourage ou même dans sa propre famille le cas de tel ou tel jeune qui ne réussit pas à décoller, qui ne réussit pas à gérer ses affaires, à se prendre en charge à 20 ans, 30 ans? Et après, que deviennent ces anciens jeunes quand le support familial s’est évanoui ?

    Les deux livres mentionnés relatent des cas de personnes réussissant à très bien vivre dans un cadre collectif et qui pour cette raison sont déclarés aptes à la réinsertion et se retrouvent mis dans le grand bain de la société « réelle ». Le résultat est systématique: ils coulent et en meurent souvent rapidement.

    Ces deux livres et mes observations m’ont amené à concevoir qu’une société solidaire non Eugéniste se devait de penser des structures collectives ouvertes (donc pas des prisons) et laïques. Ces structures pourront accueillir les personnes les plus inadaptées à la vie individuelle, non pas seulement par choix, mais par nécessité. Elles pourront aussi accueillir les collectivistes, les « fatigués d’être soi » que la vie individualiste, froide et superficielle dégoûte et qui pourront trouver à s’épanouir dans un cadre de vie collective. Ces structures collectives ont un potentiel d’efficacité économique évident ne serait-ce que par un fort abaissement des dépenses. Je propose que la société de la connaissance (autre utopie solidaire) mette une part de ses capacités à concevoir, rôder, faire évoluer des structures collectives. D’après les données démographiques, nous aurons besoin d’une immigration plus forte demain qu’aujourd’hui si nous tenons à conserver notre bonne vitalité nataliste actuelle. L’accueil des immigrés pourra se faire beaucoup plus facilement en s’appuyant sur des structures collectives organisées, plutôt que de laisser des « Chaâba » se constituer misérablement pour se dissoudre ensuite douloureusement.

    Le cas des Kibboutz est très certainement à méditer, quand bien même il ne s’agit pas ici de songer à les copier. Au plus fort de leur développement, les Kibboutz (et autres structures voisines) ont accueilli jusqu’à 6% de la population Israélienne (moins de 2% aujourd’hui, sans doute par manque d’évolution. On peut noter une apparition en Israël de la pauvreté typique des pays d’individus, y a-t-il un lien avec la dissolution progressive des structures collectives ?). Aucun pays n’a eu à absorber autant d’immigrés qu’Israël et les Kibboutz ont considérablement aidé à leur intégration.

    Un dernier avantage à penser et mettre en place des structures collectives tient du contraste indispensable à la liberté qu'elles peuvent générer. Les structures collectives et les individus autonomes constituent les deux versants, les deux domaines indispensables à l’existence du choix de vie et de la liberté réelle.

  • Le marché social, ou le marché à but non lucratif.

    La structure des sapeurs pompiers m'a inspiré comme modèle de structure d'un état providence participatif. Toutefois, pour être clair, il y a tout de même quelques spécificités liées au travail des sapeurs pompiers qui fait que leur structure ne peut être copiée pour de nombreuses activités de l'état providence participatif dans un cadre non planifié.

    Je retiens de la structure des sapeurs pompiers:

    • La mixité professionnels/volontaires avec un nombre de volontaires très supérieur au nombre de professionnels.
    • La reconnaissance accordée aux volontaires sous la forme d'indemnités de mission et de formation, en plus de la reconnaissance liée à l'image des sapeurs pompiers dans la société.
    • Le fait que le pompier a le droit de prendre son temps de formation sur son temps de travail (ce ne doit pas être si simple dans la pratique étant donné le rapport de force actuel employeur/employé).

    Je ne retiens pas, comme principes transférables:

    • La structuration quasi-militaire, justifiée par le besoin de réagir à l'urgence, mais qui n'aurait pas lieu d'être dans la prise ne charge des dépendants qui requièrent une organisation routinière et très peu hiérarchisée.
    • Le maillage planifié du territoire, justifié par le besoin de couverture organisée du territoire et de la dotation en équipements, qui exclut toute émulation concurentielle.

    Les activités de service à la personne que je vise en premier pourraient, à mon sens socio-libéral, être organisées comme un marché dont les règles et le but ne seraient pas le profit, contrairement au marché marchand. La monnaie fondante est en cohérence avec ce but. Ce marché non marchand, qui existe déjà pour les associations à but non lucratif (on peut en effet pratiquer un sport, par exemple, dans le club sportif que l'on souhaite), pourrait mieux affirmer sa spécificité avec une monnaie fondante. Cette monnaie apporterait une liquidité supplémentaire favorisant l'accès à l'activité d'une façon générale et permettrait d'apporter une reconnaissance aux nombreux bénévoles qui en manquent. 

  • Conflit de génération en vue

    Sans une prise en charge massive et populaire, c'est à dire par la plupart des actifs, des vieux dépendants, nous sommes à peu près certains d'assister à un conflit de générations d'un genre inédit. En effet, comment la population jeune  pourra-t'elle supporter de compter dans ses rangs de plus en plus de chômeurs et de travailleurs pauvres (en particulier dans le domaine du service à la personne) alors que la proportion des vieux dépendants apparaîtra de plus en plus comme celle qui pompe l'énergie et l'argent de la société. Cette catastrophe annoncée peut être évitée en organisant la prise en charge de la dépendance hors du marché et non pas comme on est en train de la faire actuellement dans le marché en comptant ainsi créer des emplois. Tout ce blog propose une piste d'organisation d'un état providence participatif qui pourrait éviter cette catastrophe régressive et violente, n'en doutons pas.

  • Nicolas SARKOZY et la rupture, un autre pacte social? Un chien qui a mordu mordra!

    L'actualité n'est pas l'habitude de ce blog. Un évènement m'oblige à me risquer dans l'actu. Il s'agit de la rupture dont parle Nicolas SARKOZY. Au travers de quelques uns de ses thèmes favoris, il me semble en effet discerner la possibilité d'une rupture avec ... la révolution de 1789 et avec un élément du socle de notre pacte social tacite. La révolution de 1789, c'est, à la racine, la disparition du sang bleu des aristocrates et de toute autre différence liée à la naissance et c'est le citoyen seul face à l'état (Lechapellier, disparition de toutes formes de communautarismes, éthniques, confessionnelles, professionnelles). C'est vrai qu'il y a déjà eu d'autres ruptures avec cette révolution dans les années qui l'ont suivie. Napoléon, par exemple, avait rétabli une sorte de noblesse d'empire. Toutefois, liberté, égalité et fraternité continuent de pouvoir se conjuguer et de servir d'horizon, quand bien même de nombreuses antorses sont faites à cette devise.

    Par exemple, la position de Nicolas SARKOZY en faveur de mesures de discriminations positives(1) discriminations posistives(2), me semble sortir de notre pacte social. S'attaquer aux discriminations effectives me semble plus conforme à ce pacte. Ne nous propose-t-il pas de nous orienter vers une société assurancielle (vision individuelle, le même état d'esprit que Mme Thatcher avec son "I want my money back") alors que notre pacte serait plutôt celui d'une société mutuelle (plus solidaire et plus conforme aux réalités statistiques d'une société). Préférence marquée pour la répression alors que notre penchant serait du côté de la prévention (avec son travers laxiste de l'apogée bobo) etc....

    D'autre part, à part chez DeGaulle (De Gauche?) le thème de la rupture n'est pas un thème de droite qui se réclame plus de continuité que de rupture. Nicolas SARKOZY se réclamme t-il  de rupture afin de dérober ce thème habituellement réservé à la gauche? Manoeuvre populiste? Brouillage des repères? Gaullisme?

    Au-delà des idées reçues, il me semble important de déterminer si oui ou non Nicolas SARKOZY (en raison du fort potentiel de transformation sociale qu'il incarne ainsi que du nombre très important de personnnes qu'il représente) porte en lui cette contre révolution libérale/communautariste (où une autre "rupture"). Nicolas SARKOZY se déclare anticommunautariste, mais n'a-t-il pas réussi à embaucher l'ancien commissaire au plan Henri GUAINO pour faire ses discours à 180 degrés des précédents? Henri GUAINO a déjà réussi à aider Jacques CHIRAC à se faire élire sur le thème de la fracture sociale, pourquoi pas Nicolas SARKOZY sur le thème de la solidarité? Mon opinion actuelle est que Nicolas SARKOZY c'est la France pour les riches, un coup de pouce au libéralisme et pas à ceux qui en souffrent. Ses déclarations actuelles sont faites pour atteindre son objectif Elyséen et sont donc peu fiables, ses déclarations et actes plus anciens me semblent un repère beaucoup plus fiable. Un chien qui a mordu mordra!

  • Jean BOISSONNAT et la flexsécurité

    Vers 1995, Jean BOISSONNAT rendit un rapport commandé par le commissariat au plan et dont le thème était le travail vers 2015. Le contenu de ce rapport est de plus en plus d'actualité. En effet, il propose un contrat d'activité qui pourrait être une réponse très pertinente au problème du chômage et des manques de main d'oeuvre dans certains secteurs. Il s'agit en quelque sorte d'une proposition de "flexsécurité" à la Française (et au Français aussi!).

    Ce document de seulement 4 pages est toujours disponible en ligne à l'adresse suivante:

    Contrat d'activité de Jean BOISSONNAT

    Bonne lecture

    PS: Voici en lien une critique argumentée du modèle Danois dont on s'inspire souvent comme exemple de flexsécurité. Si je défends le bon sens que sous-tend l'effort d'association de la flexibilité et de la sécurité, la proposition que je formule est bien différente du modèle Danois et a été élaborée à partir de notre société Française et de son pacte social tacite.

  • Volontariat ne veut pas dire bénévolat

    Beaucoup confondent Volontariat et Bénévolat.
    Volontariat veut dire qu'on est volontaire pour faire quelque chose, et Bénévolat veut dire qu'on est prêt à le faire pour rien.

    Les bénévoles représentent aujourd'hui une force économique importante qui s'ignore. Alors que de nombreuses entreprises profitent sans scrupule du bénévolat (exemple du nettoyage des plages de Bretagne par des bénévoles au profit du pollueur) , la générosité des bénévoles maintient debout notre humanité. Y-a-t-il un prix pour celà?

    Il existe une loi sur le volontariat associatif dont on trouvera les détails sur le site du gouvernement: loi sur le volontariat associatif du 23 Mai 2006. Bien que cette loi ne pourra toucher qu'un nombre très limité de personnes (quelques dizaines de milliers tout au plus), elle permet toutefois de bien tenir compte de la différence entre bénévole et volontaire et de définir les conditions pour qu'une structure donnée ait le droit d'accueillir ces volontaires. De plus elle a l'avantage de s'adresser à la catégorie de personnes les plus touchées par la crise de l'emploi: les jeunes. Par rapport à mon projet, elle interdit à un volontaire d'avoir un travail usuel en plus de son travail de volontaire (ainsi que les pompiers volontaires peuvent le faire), alors que c'est un des points-clés de ma démarche qui vise un développement de masse, une normalisation de la pluriactivité . Je souhaite toutefois fermement que cette loi développe la notion juridique de volontaire (selon le principe que tout travail mérite reconnaissance) et qu'elle puisse être l'amorce d'un contrepoint au "tout marchand" (l'homo economicus) là où l'activité et le profit se marient mal.

    Roger Sue, dans "Quelle démocratie voulons-nous" 2006 aux éditions La découverte p. 29, adhère à l'idée d'étendre le statut de volontaire: il propose ..."l'extension du statut de volontaire aux associations d'intérêt général. Les Etats-Unis ont montré l'exemple en la matière (Unis-Cité, city year). Passer de plus en plus de temps dans les associations tout en apportant des compétences souvent pointues ne peut s'accomoder du seul bénévolat. Entre salariat (les permanents) et bénévolat, un statut du volontariat donnant droit à rétribution et à des droits sociaux (santé, retraite) se cherche encore. Un tel statut ouvert à tous aurait le double avantage d'attirer plus de salariés vers des tâches d'intérêt général et de donner une activité et un revenu minimum à tout chômeur."

  • La division du travail, jusqu'où?

    La division du travail c'est le fait de se spécialiser individuellement pour devenir plus efficace collectivement et aussi pour développer les complémentarités plutôt que la concurrence. Les sociétés plus traditionnelles ont peu developpé la division du travail en comparaison des sociétés modernes où la division du travail est un trait prédominant. La division du travail peut même servir de mesure du degré de modernité d'une société (avec le même type de limite que la signification du QI pour l'intelligence!). Quelques références sur le sujet: division du travail. division du travail 2 division du travail 3

    On parle de division du travail dans plusieurs cas de figures:

    • On parle de division du travail quand dans un groupe chacun se spécialise. Il y a celui qui s'occupe de la fabrication, celui qui s'occupe du commerce, celui qui s'occupe des comptes etc..
    • Il y a division du travail quand un groupe (une entreprise) se spécialise. Il y a les entreprises spécialisées dans la fabrication de téléphones, il y a les entreprises spécialisées dans la fabrication des automobiles, il y les entreprises spécialisées dans le commerce international de petits pois....
    • Il y a division (internationale) du travail quand un pays se spécialise dans une activité donnée. Par exemple, la Chine est en train de se spécialiser dans la fabrication d'objets, les Etats-Unis d'Amérique se spécialisent dans les services, La France se spécialise dans le tourisme...

    La division du travail s'appuie sur les gains d'efficacité qu'elle permet (On s'est toutefois apperçu que, poussée à l'extrême, la division du travail pouvait conduire à une productivité moins importante qu'une division moindre. C'est ainsi que certaines chaines linéaires de montage d'automobiles ont pu être avantageusement remplacées par des groupes de travail plus polyvalents et plus responsables). Elle limite aussi les frictions quand la dimenssion complémentarité/concurrence intervient.

    Et si le critère d'efficacité ne s'applique pas ou mal à une activité, que devient-elle dans cette ultra-division du travail qui nous baigne? C'est à mon sens ce qui est en train de se produire avec les services à la personne. La notion de gain de temps associée au gain d'efficacité n'est pas, à mon sens, adaptée à l'activité de service à la personne. C'est tout à fait comme si le temps passé en famille avait un quelconque intérêt à être réduit par une opération d'accroissement d'efficacité. Qu'est-ce que cela veut dire? En second, si l'activité de service à la personne rentre dans la catégorie marchande, c'est tout l'édifice marchand qui en sera perverti, tout le sens et l'intérêt de la division du travail qui en sera affaibli. Il n'y a donc pas seulement danger pour le domaine du service à la personne à intégrer le  domaine marchand, ce danger existe aussi pour tout le domaine marchand par perte de sens de ses principes fondateurs. Le Chèque universel emploi-service peut-il opérer correctement la différenciation domaine marchand/domaine social dans la mesure où il confond catégorisation de l'activité/catégorisation des personnes avec un caractère discriminatoire qui s'ignore du type "les bons dans le domaine marchand/les moins bons avec le chèque aidé emploi service"?

    Si on reconnaît que la pratique de la division du travail s'applique mal au domaine du service à la personne parce que les critères d'efficacité et de gain de productivité s'y prètent mal, alors il est important de concevoir une autre façon de remplir cette activité. Ma proposition est que chacun puisse passer une partie de son temps dans le domaine marchand et une partie de son temps dans le domaine du service à la personne (en plus de la famille ou du groupe affectif). Chacun de ces domaines peut être assez différencié et suivre des logiques assez différentes pour passer de la division du travail à une division de l'activité ou pluriactivité. Dans la division du travail on suppose les critères de rentabilité universels et la division ne passe pas par les individus, chacun se spécialisant dans un ou un autre travail. Dans la division de l'activité, l'individu répartit son temps entre une activité spécialisée à caractère marchand et une activité à caractère non-marchand.

    La division du travail n'a pas encore touché le domaine affectif, est-ce la prochaine étape de la conquête marchande? Allons nous dégrader l'activité affective en activité marchande de reproduction. Cette option ne manquerait pas de bénéficier des arguments rationnels des eugénistes de tous poils, soutenus par des financiers sans état d'âme voyant un nouveau champ de développement économique et une nouvelle source de profits. S'agit-il de développement ou de barbarie?

  • La grève du coeur; heart on strike

    Bénévoles du monde entier

    Unissons-nous

    Dans un jour de

    Grève mondial,

    Existons

    Formidablement,

    Ne serait-ce qu’un jour par an.

    Refusons

    Un jour

    De soigner

    Gratuitement

    Les plaies

    De la marchandisation,

    Faisons

    La grève du cœur,

    Nous connaîtrons alors

    Notre grande valeur.

     

     

     

    Volunteers from everywhere in the world, let's unite for a one-day strike. Let's live intensively, would that only be one day a year.
    Let us refuse to take in charge, without gratification, the wounds from overexploitation of the world .
    Let's make a strike of the heart , we will then know our big value.

  • L'isolement comme trait social caractéristique. People isolation as main feature.

    Beaucoup d’analyses de ce qu’on appelle la crise actuelle de la société partent du chômage. Sans négliger le chômage, l’isolement des personnes m’a paru être un trait beaucoup plus caractéristique de notre société. L’observation directe de notre mode de vie, confortée par les indicateurs des organismes de statistiques (Familles monoparentales, personnes vivant seules..) démontre l’ampleur de cet isolement. J’ai fini par aboutir à une formulation très simple de l’exclusion :
    Chômage + Isolement => Exclusion.
    Pour l’essentiel, une personne seule ayant un travail n’est pas exclue, ainsi qu’une personne au chômage soutenue par une famille ou un entourage présent.
    Si on admet cette formulation, vouloir réduire l’exclusion passe par une action positive à la fois sur le chômage et sur l’isolement.

    On ne peut se passer de remarquer que les nouvelles TIC (technologies de l'information et de la communication) ont un impact direct sur l'isolement. Les TIC réduisent-elles massivement l'isolement? Est-ce valable pour toutes les catégories de personnes? ... à suivre...

     

    Many analyses of what we call the current crisis of the society start from unemployment. Without neglecting the unemployment, the isolation of the persons appeared to me to be a much more characteristic feature of our society. The direct observation of our way of life, consolidated by the indicators of the bodies of statistics (Single-parent families, persons living alone) demonstrate the scale of this isolation. I finaly propose a very simple formulation of the exclusion:
    Unemployment + Isolation = > Exclusion.
    For the main part, a single person having a work is not excluded, as well as a person in the unemployment supported by a family or a present circle of acquaintances. If we admit this formulation, to want to reduce the exclusion passes by a positive action at the same moment on the unemployment and on the isolation.

    We cannot miss to notice that new ICT (information and communication tools) have a direct impact on the isolation. Do ICT reduce massively the isolation? Is it valid for any person category?...

  • Economie plurielle: sortir du bricolage ou devenir de faux esquimaux?

    Depuis les années 90, le concept d’économie plurielle se (re)développe et donne lieu à débat Jean-Marie HARRIBEY-2000, Pilippe CHANIAL et Jean-Louis LAVILLE 2001, Université Québecoise, Louis FAVREAU. Il s’agit la plupart du temps de développer une « économie solidaire » à côté de l’économie marchande et des services publics. Je vais tenter de définir pourquoi nous avons absolument besoin de développer une économie solidaire et plurielle et faire une proposition pour sortir du bricolage.

    Tout d’abord, pourquoi avons-nous besoin de développer une économie solidaire et sur quel domaine d’activité ? Il faut dégager une nécessité profonde, non liée à la conjoncture économique défavorable actuelle pour développer une économie solidaire. Je vois cette nécessité en ce qui concerne la prise en charge des personnes dépendantes (enfants, personnes âgées, handicapés). Il n’y a guère que les Esquimaux vivant dans des conditions très rudes pour pouvoir justifier la nécessité de l’abandon, d’ailleurs consenti, des personnes âgées sur la glace et sans doute de l’euthanasie des handicapés. Notre richesse économique est telle que nous avons l’absolu devoir de prendre en charge le mieux possible les personnes dépendantes, il en va de notre humanité. Nous ne pouvons tolérer de laisser cette prise en charge soumise aux aléas du marché et de la bourse. Voilà, à mon sens, un domaine d’activité qui répond indiscutablement à la nécessité de créer une économie solidaire. Il faut remarquer que ce domaine a surtout un besoin de temps consacré à s’en occuper, et le temps est la ressource dont nous disposons le plus. De plus cette ressource est disponible partout en proportion du besoin.

    Note un peu plus développée dans: économie plurielle

  • Monnaie fondante + Monnaie capitalisable: trop compliqué?

    Deux monnaies en tandem dont une monnaie fondante pour les échanges où le profit est insensé et une monnaie capitalisable là où l'investissement, l'épargne, l'exportation et l'importation sont pertinents serait-il trop compliqué? Il se trouve que la réponse à cette question existe grâce à tous les pionniers des "Système d'Echange Local" (SEL) et également des diverses expériences concrètes et efficaces de monnaie fondantes dans le monde (plusieurs dizaines voire centaines de milliers de personnes). Si tous ces pionniers qui appartiennent à des cultures différentes et à des milieux sociaux variés sont capables de maîtriser sans difficulté particulière le maniement de ces deux monnaies, alors celà prouve que l'argument de complexité ne tient pas et que la question n'est pas là.

  • Monnaie fondante, épargne et investissement

    L'économie classique régie par une monnaie capitalisable vérifie le principe d'échange international suivant:

    • Epargne-Investissement = Exportation-Importation

    Avec une monnaie fondante, pas d'épargne, pas d'investissement et donc ni importation ni exportation. Cette monnaie fondante est donc tout à fait compatible avec les activités à caractère local et immédiat pour lesquelles le temps passé est le premier critère et pour lesquelles l'investissement et le profit n'ont pas de sens. Les activités de service à la personne et toutes les activités socio-culturelle correspondent très bien à ce type de fonctionnement.

  • Monnaie fondante et rareté monétaire.

    Si beaucoup de personnes ne trouvent pas à échanger leur force de travail avec la société alors qu'elles sont volontaires c'est en partie à cause de la rareté monétaire (La France fait partie du peloton de tête des épargnants). Vouloir créer une monnaie fondante redonnerait une marge de manoeuvre monétaire à l'économie. Réserver cette monnaie fondante à un domaine bien défini, celui de la dépendance et des activités socio-culturelles aurait plusieurs avantage:

    • Stimuler cette activité qui manque de bras.
    • Démontrer chaque jour et à chacun que l'activité ne se réduit pas au triste règne du profit.
    • Réduire la pression sur les autres revenus, c'est à dire réduire le coût du travail du domaine marchand en réduisant les charges.

    Il y a de quoi satisfaire à la fois les tenants du marché et les défenseurs de l'état providence. Il faudrait que chacun des protagonistes s'interroge. Les marchands devraient se poser la question de l'avancée du marché dans le domaine des services à la personne (financés en grande part par les prélèvement sociaux) et les tenants de l'état-providence redistributif sur les effets de la ponction sociale sur les salaires marchands. On peut rêver. L'avancée marchande dans le domaine des services à la personne ne serait-elle pas la captation de fonds sociaux issus des prélèvements obligatoires (on tourne en rond)? L'état providence redistributif peut-il éviter la banqueroute sans ponctionner de plus en plus les "actifs" compte tenu du vieillissement de la population?

    Citation tirée de la Gazette de Berlin du 13/3/2007 démontrant le caractère non capitaliste d'une monnaie fondante en cours, le "Berliner":  

    « Le problème, nuance Silvia Rottenberger, vendeuse dans une échoppe de maillots de bain, c'est que les Berliner perdent très vite de leur valeur [2% tous les six mois] et que l'on doit les utiliser très vite. » Et pourtant, l'idée selon laquelle « l'argent doit circuler » plutôt que de rembourrer les poches de quelques uns est à la base même des monnaies complémentaires. Le système est ainsi fait que la spéculation et l'accumulation ne sont pas possibles. Manière de gonfler artificiellement la masse monétaire et, par conséquent, de rendre l'argent plus accessible.

     

  • Grand-mère au CAC 40

    Développer la marchandisation du tiers secteur, et en particulier ce qu’on appelle l’aide à la personne, c’est décider que la manière dont on prendra soin des personnes âgées, par exemple, soit dépendante de la bourse. Travaillez, petites fourmis du social, créez et développez ce secteur. Quand il sera mûr, il se trouvera quelque groupe multinational pour s’y implanter et y faire régner la loi du marché marchand.
    Si on souhaite que sa grand-mère soit autre chose qu’une marchandise, il faut développer une autre manière de dépenser du temps à s’occuper d’elle. Il faut que l’activité marchande pour ce secteur devienne l’exception et non la règle. Il faut éloigner le secteur de la dépendance de la concurrence marchande. Comment ? En dévelopant une économie plurielle comportant un marché à but non lucratif assorti à une monnaie fondante sur le domaine d'activité où le profit a peu de sens. Je vous invite à suivre une piste d'"état providence participatif" dans mon blog du même nom.

  • L'état providence participatif existe déjà pour au moins 200 000 Français

    Plus de 200 000 personnes en France vivent déjà selon les principes d'un état providence participatif. Il s'agit des sapeurs pompiers. En effet, la sécurité civile est assurée par environ 20000 pompiers professionnels épaulés par 200000 pompiers volontaires mais pas bénévoles. Les pompiers volontaires ont en effet un niveau de reconnaissance plus élevé que la plupart des bénévoles. Ils sont payés pour les missions qu'ils exécutent, ils ont le droit d'être formés pendant leur temps de travail sans que leur patron puisse s'y opposer, et ils ont de plus une reconnaissance populaire certaine.
    Les pompiers ont une particularité: ils doivent pouvoir intervenir rapidement et efficacement sur les lieux des sinistres. Cette particularité implique une excellente coordination dans l'action et c'est pourquoi les pompiers ont adopté une structuration militaire adaptée à leur fonction.
    Le secteur social de la dépendance (personnes agées, handicapés, enfants) pourrait bénéficier d'une organisation du type des sapeurs pompiers en ce qui concerne la mixité professionnels/volontaires, toutefois, rien ne justifierait de copier la structure militaire des sapeurs pompiers pour ce secteur qui réclame plus une organisation routinière très peu hiérarchisée qu'une structure forte adaptée à l'urgence. Les associations qui commencent à occuper ce terrain pourraient tout à fait servir de base à une telle organisation.

  • La solidarité est-elle compatible avec le progrès?

    Depuis au moins 1789 nous sommes devenus une civilisation du progrès. Le progrès est-il compatible avec la solidarité ? C’est une question difficile. Il me semble toutefois qu'à partir du moment où les activités ne sont pas intégrées comme dans les sociétés "primitives", le progrès peut suivre son chemin. Le droit individuel stable est un fort soutien au progrès. Il y a toutefois dans l'idée de progrès la foi dans la perfection, la croyance que la perfection peut être atteinte par la construction humaine. Cet aspect du progrès peut devenir fortement néfaste et destructeur (voir la note sur "l'imperfection comme richesse"). Comme la liberté, le progrès a besoin de modération (de principe de précaution?) pour ne pas finir par s'autodétruire.

  • Domaines et division de l'activité.

    La définition de domaines d'activité résulte de choix faits au cours de l'histoire.

    • On peut donc envisager de modifier le découpage de l'activité.
    • Aucun découpage n'est indiscutable ni parfait.

    On parle en général plus de la division du travail que de la division de l'activité qui a pourtant une portée plus générale pour décrire notre organisation sociale. Il faut sans doute y voir l'importance que le travail revêt à nos yeux. Nous vivons déjà dans un système où l'activité est découpée en domaines qui seront différents suivant les critères retenus. On peut par exemple distinguer le privé du public, le marchand du non marchand, le professionnel de l'amateur, le travail du loisir, le culturel du naturel, le monétaire du non monétaire, l'individuel du collectif, le religieux du laïc, l'éthnique du laïc, le politique de l'administratif etc. Toutes ces catégories ont été élaborées au cours du temps et forment déjà une économie plurielle. Toutefois, le domaine marchand est actuellement en train de s'étendre fortement et on peut se demander si le monde, et nous en même temps, ne serait pas en train de se réduire à une marchandise.

    Les projets actuels d'économie plurielle proposent de découper l'activité différemment afin que l'accès pour chacun à une activité reconnue par la société soit plus facile pour réduire le chômage et aussi pour enrichir (ou ne pas appauvrir) les types d'activité que nous pratiquons. Ils sont actuellement essentiellement tournés contre l'envahissement du capitalisme et pour tenter de redonner un sens à l'activité. Leurs racines sont à découvrir chez Saint-Simon, Fourier, Leroux, Proudhon, et quantité d'autres utopistes du socialisme du 19ème siècle dont la pensée avait été éclipsée par la puissance du rayonnement de Marx. On ne peut oublier Jean-Baptiste André Godin pour la concrétisation de son utopie dans le Familistère qui a fonctionné de 1880 à 1968. Il faut aussi citer Silvio Gessell au 20ème siècle qui inventa avec succès une monnaie fondante locale.