La Solidarité Libérale, telle que je l'entends, c'est d'abord la Solidarité, mais dans un souci constant d'y parvenir avec le minimum de coercition, c'est à dire en utilisant plutôt le le levier de l'incitation que celui de l'obligation. Cette proposition de société est en phase avec un pays "riche" où aucune cause plus élevée que la solidarité ne vaut plus de sacrifier la vie de quiconque. Nous avons les moyens de la solidarité et nous avons les moyens et l'expérience pour l'obtenir sans brutaliser (soviètiser) personne.
Le débat politique actuel semble tourner autour de deux options principales: ou bien on devrait choisir entre l'état-providence redistributif, mais dans ce cas il va falloir accepter d'accroître encore le niveau de prélèvements obligatoires, ou bien nous nous engageons vers un plus grand libéralisme économique dans lequel la main invisible du marché optimisera la vitalité et la richesse économique, et dans lequel celui qui a de la volonté pourra réussir (transposition de ce qu'on appelle le rêve américain).
Cette seconde option nous travaille fortement aujourd'hui sans beaucoup de résultats pour l'instant. Pour ma part, je m'en tiendrai à "la main visible du marché", c'est à dire à ceux qu'on appelle "les marchands". Même Adam SMITH qui est un célèbre économiste du 18ème, considéré comme un des pères du libéralisme et qui est l'inventeur de "la main invisible du marché", était très méfiant vis à vis des marchands. Voilà ce qu'il écrivait en 1776, dans son ouvrage majeur Recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations: "La proposition de toute nouvelle loi ou de règlement de commerce qui part de cet ordre [celui des marchands] doit toujours être écouté avec beaucoup de précaution(...). Elle vient d'un ordre d'hommes dont l'intérêt n'est jamais exactement le même que celui du public, et qui, dans bien des occasions n'a pas manqué de le tromper et de l'opprimer". Je crois que plus de 200 ans après, son observation est toujours d'actualité.
Notre état providence redistributif nous a donné de beaux succès, mais aujourd'hui, il semble que nous n'ayons plus la volonté de le défendre tel qu'il est (acceptation difficile de l'accroissement des prélèvements obligatoires, faible mobilisation sociale devant la destruction actuelle de cet état providence).
La proposition que je formule tient en quelques mots: construisons un état-providence participatif. Il sera moins cher, plus efficace, et notre engagement, notre soutien à cet état sera plus profondément ancré dans la population, car chacun d'entre nous le souhaitant pourra participer, être un acteur de cet état providence. Passons du stade du client de l'état-providence à celui d'acteur. Construisons la solidarité libérale.