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Etat Providence Participatif=société des participants - Page 8

  • L'imperfection comme richesse

    La société zéro défaut nous guette. J'ai même entendu parler de "normose" (pour rappeler et par analogie avec la névrose ou la psychose) pour qualifier le syndrome. La société nazie avait développé ce syndrome de normose très loin en réduisant un handicapé, par exemple, à un coût. Pourtant, tous les dépendants (dont nous faisons tous partie un jour ou l'autre) sont une richesse que je place au coeur de notre société. Ils sont pour tous la chance d'apprendre que nul n'est parfait.

  • La reconnaissance comme source d'énergie.

    Sauf pour les saints, les hommes fonctionnent à une énergie particulière appelée reconnaissance (employé ici dans le sens d'une gratification, un encouragement à notre action, pas dans le sens de la reconnaissance identitaire). Je n’ai rien contre la gratuité, bien au contraire, mais je crois qu’on ne peut compter dessus pour organiser la société. La reconnaissance peut prendre diverses formes. Dans les anciennes sociétés intégrées, le simple regard des autres pouvait suffire à encourager telle ou telle action. Aujourd’hui, l’argent a très bien réussi à dynamiser l’activité là ou les accroissements de productivité ont un sens. La réussite de l’argent est-elle aussi bonne là où les gains de productivité sont insensés, comme partager du temps avec des personnes agées seules ou handicapées? Je crois que non. Voilà pourquoi le projet que je porte vise à développer et soutenir la reconnaissance d’une manière adaptée à notre société des individus. L’oubli de la reconnaissance effective conduit à l’incantation en matière d’innovation sociale. La plupart des propositions d'économie plurielle comptent sur la seule bonne volonté. Il me semble que c'est une erreur très importante qui relègue l'économie plurielle en général et l'économie solidaire en particulier dans les utopies sympathiques et peu dérangeantes.

  • Collectivisme Libéral et société de la connaissance

    Les mots « collectivisme » et « libéral » s’entrechoquent. C’est que nous sommes habités par le modèle soviétique de collectivisme et par le modèle américain de libéralisme. Pourtant il existe des structures collectives libérales, c'est-à-dire ouvertes. Je pense en particulier aux Kibboutz d’Israël. Ces fermes collectives ne sont pas des lieux clos dans un univers collectiviste. Ce sont des collectivités organisées démocratiquement dans un pays démocratique régi par l’économie de marché. Bien entendu, les Kibboutz sont datés et localisés. Au plus fort de leur existence, ils ont compté jusqu’à 6% de la population Israélienne. Aujourd’hui ils représentent moins de 2% de cette société. Il est à noter qu’Israël est le pays qui a eu à intégrer un des plus grand nombre d’immigrants de toute l’histoire.
    Sans vouloir copier les Kibboutz, ils représentent la preuve qu’une organisation collective ouverte peut être efficace sur le plan économique et sur le plan de l’intégration. Une telle structure peut agir à la fois sur l’isolement et sur le chômage.
    Je rêve de voir se développer un mouvement politique collectiviste qui ne soit pas à la recherche de la conquête de l’état et qui n’ait pas la planification de l’économie comme credo. La société de la connaissance qui s’intensifie fera à coup sûr le lit d’innombrables exclus de la connaissance. Or, la connaissance c’est l’autonomie.
    Je rêve de voir un mouvement collectiviste concret, attaché à développer des structures collectives modernes, ouvertes et séduisantes capables d’accueillir les moins autonomes d’entre nous.

    Remarque : le site de la CE sur la société de la connaissance en devenir
    ( http://europa.eu.int/comm/employment_social/knowledge_society/index_fr.htm) fait beaucoup état de la solidarité indispensable qui doit accompagner cette utopie, mais bien malin qui saura y décrypter comment on pourra s’y prendre.

    Copainville, un Foyer de jeunes travailleurs pas comme les autres, un exemple de réalisation de structure collective ouverte et tournée vers l'avenir.

  • La connaissance au service de la solidarité

    Nous serons bientôt dans la "société de la connaissance". C'est du moins ce qui circule dans le monde politique et en particulier à Bruxelles: Société de la connaissance
    Cela veut-il dire que cette connaissance sera mise au service de la solidarité? Rien n'est moins sûr. En effet la connaissance a depuis toujours été une source d'autonomie essentielle. De plus, d'un point de vue démographique, l'Europe a une moyenne d'âge élevée peu propice au renouvellement des connaissances. Il va donc falloir un effort, une volonté particulière pour que cette connaissance soit source de solidarité ("cohésion sociale" selon le jargon bruxellois).
    La connaissance sociologique, la connaissance psychosociale et la connaissance juridique peuvent peut être mises au service de la solidarité par la création de structures collectives modernes et attractives. Les "élites" qui possèdent toutes ces connaissances d'ingénierie sociale peuvent établir au préalable que plus on a de connaissances et moins on a besoin de structures sur lesquelles s'appuyer pour être autonome.
    De même qu'il n'est pas besoin d'être architecte pour habiter efficacement une maison, n'importe qui devrait pouvoir s'appuyer efficacement sur des structures collectives bien construites.
    Voilà une piste de mise de la connaissance au service de la slidarité.

  • Solidarité libérale

    La Solidarité Libérale, telle que je l'entends, c'est d'abord la Solidarité, mais dans un souci constant d'y parvenir avec le minimum de coercition, c'est à dire en utilisant plutôt le le levier de l'incitation que celui de l'obligation. Cette proposition de société est en phase avec un pays "riche" où aucune cause plus élevée que la solidarité ne vaut plus de sacrifier la vie de quiconque. Nous avons les moyens de la solidarité et nous avons les moyens et l'expérience pour l'obtenir sans brutaliser (soviètiser) personne.


    Le débat politique actuel semble tourner autour de deux options principales: ou bien on devrait choisir entre l'état-providence redistributif, mais dans ce cas il va falloir accepter d'accroître encore le niveau de prélèvements obligatoires, ou bien nous nous engageons vers un plus grand libéralisme économique dans lequel la main invisible du marché optimisera la vitalité et la richesse économique, et dans lequel celui qui a de la volonté pourra réussir (transposition de ce qu'on appelle le rêve américain).

    Cette seconde option nous travaille fortement aujourd'hui sans beaucoup de résultats pour l'instant. Pour ma part, je m'en tiendrai à "la main visible du marché", c'est à dire à ceux qu'on appelle "les marchands". Même Adam SMITH qui est un célèbre économiste du 18ème, considéré comme un des pères du libéralisme et qui est l'inventeur de "la main invisible du marché", était très méfiant vis à vis des marchands. Voilà ce qu'il écrivait en 1776, dans son ouvrage majeur Recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations: "La proposition de toute nouvelle loi ou de règlement de commerce qui part de cet ordre [celui des marchands] doit toujours être écouté avec beaucoup de précaution(...). Elle vient d'un ordre d'hommes dont l'intérêt n'est jamais exactement le même que celui du public, et qui, dans bien des occasions n'a pas manqué de le tromper et de l'opprimer". Je crois que plus de 200 ans après, son observation est toujours d'actualité.

    Notre état providence redistributif nous a donné de beaux succès, mais aujourd'hui, il semble que nous n'ayons plus la volonté de le défendre tel qu'il est (acceptation difficile de l'accroissement des prélèvements obligatoires, faible mobilisation sociale devant la destruction actuelle de cet état providence).

    La proposition que je formule tient en quelques mots: construisons un état-providence participatif. Il sera moins cher, plus efficace, et notre engagement, notre soutien à cet état sera plus profondément ancré dans la population, car chacun d'entre nous le souhaitant pourra participer, être un acteur de cet état providence. Passons du stade du client de l'état-providence à celui d'acteur. Construisons la solidarité libérale.

  • Discrimination positive, politique libérale et contrat social. Bon point pour la HALDE.

    Notre contrat social est en souffrance parce qu’il semble ne plus pouvoir assurer notre solidarité. La tentation d'une politique libérale à l'anglo-saxonne est dans l'air. Toutefois, une politique libérale à l’anglo-saxonne présuppose deux réalités sociales:

    • Accepter que le marché prime sur la politique pour réguler notre mode de vie.
    • Un état qui se repose sur des communautés en nombre suffisant pour tisser un filet social.

    La France ne possède aucun de ces deux traits. En premier, le marché est bien accepté en France, mais nous n'avons qu'une confiance limitée dans sa capacité à assurer l'égalité, au moins l'égalité des chances, nous ne considérons pas qu'il suffit de vouloir réussir pour y parvenir (le rêve américain) et que symétriquement celui qui se trouve exclus n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même. En France il est commun au contraire de considérer que l’état est en grande partie responsable de l’exclusion par le truchement des règles du jeu et des mécanismes de redistribution. En second, la loi Lechapellier de 1791 a voulu qu’il n’y ait aucun intermédiaire entre l’état et le citoyen. Les communautés confessionnelles, professionnelles ou ethniques ont à peu près disparu de notre société. Notre état-providence redistributif a prospéré efficacement au cours du 20ème siècle en substitution de toutes ces communautés. Notre pacte social « liberté-égalité-fraternité » repose sur cette réalité sociale léguée par notre histoire. Au-delà des raisons pratiques, vouloir mener une politique de « discrimination positive » est d’amblée remettre en question les bases de notre pacte social. Le faire sans le dire comme le fait actuellement Nicolas SARKOZY est-il le fruit d’une stratégie ou de l’ignorance. Je penche pour la première hypothèse. J’attends du camp qui veut défendre notre contrat social autre chose que des discours de lamentation, j’en attends une stratégie de solidarité compatible avec ce contrat non communautariste et capable de faire pièce à cette atteinte à mon identité de citoyen primant sur mon identité ethnique ou confessionnelle. La HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) est tout à fait conforme à cette attente.

  • Le domaine public comme coeur transcendant.

    Chaque société a le domaine public qu’elle se donne. Il n’y a pas de définition universelle du domaine public. On peut dire que le domaine public appartient à tout le monde et qu’il n’appartient à personne. Dans mon esprit, le domaine public recèle la plus haute valeur sociale. De fait, le domaine public est l’objet de luttes de pouvoir depuis toujours. En France, l’église a occupé ce terrain pendant longtemps. Dans les pays communistes, la bureaucratie s’en est crue propriétaire. Presque partout sur la planète, ceux que nous appelons les marchands tentent aujourd’hui de se l’approprier. La lutte gagnante pour la prise de contrôle des médias (chaire moderne) par les acteurs productifs privés conforte leur position dominante. On voit pourtant chaque jour que l'entreprise citoyenne est un leurre, nous confondons domaine public et fonctionnaires et c’est dommage. Je propose que notre « état providence redistributif » évolue vers un « état providence participatif » dont le projet de contrat de travail mixte présenté ici en donne l'exemple (précision: le langage est simplificateur, il faudrait dire "état providence à fort taux participatif", ce qui n'exclut pas la redistribution).

  • Vive les clowns

    Chaque source de pouvoir est source d'abus. L'humour et la dérision sont des armes éprouvées de résistance aux dérives abusives du pouvoir. Chaque pensée politique est une source potentielle de pouvoir. Il me semble donc que comme je développe un projet d'organisation sociale, je vais avoir besoin d'un clown pour décrisper l'ambiance.
    Avis donc à candidature!
    Vive les clowns.

  • Liberté ou pas liberté?

    De quelle liberté sagit-il? LA LIBERTE n'a pas de sens. Il s'agit ici de construire des institutions dont chacun pourra s'emparer à sa guise (comme le mariage, l'entreprise, l'association, la coopérative...).

  • Solidarité ou pas solidarité?

    Je fais le choix délibéré de la solidarité. C’est à la mode, mais je vais tenter de sortir de l’incantation. Je ne vois aucune raison de sacrifier une seule personne sur l’autel de l’économie (sous-tendue par le mythe du progrès) à partir du moment où la redistribution est en panne et que ce sont surtout les actionnaires qui profitent des efforts de tous.