Historique de l'Etat Providence Participatif
L'Etat Providence Participatif est l'état actuel d'une réflexion qui a débutée en 1990, suite à une période de chômage. C'est en premier l'isolement des personnes qui a attiré mon attention. J'ai écrit une première équation de l'exclusion: chômage+isolement=>exclusion. La structure sociale que j'ai imaginée visait donc à réduire à la fois le chômage et l'isolement afin de combattre une exclusion que rien ne saurait justifier tant nous sommes économiquement riches. Quatre versions de cette structure ont été écrites entre 1994 et 1998. Le but poursuivi par cette proposition d'Etat Providence Participatif est le même, réduire à la fois le chômage et l'isolement en offrant un cadre favorable à la redistribution d'activité, en particulier grâce à une structuration du domaine social en prenant au sérieux la place du "faible". L'article fondateur qui résume cette proposition est mis sous la forme d'un contrat mixte.
Bien entendu, je suis pour réduire les inégalités et les soumissions, pour favoriser l'épanouissement des qualités de chacun et l'harmonie sociale et écologique qui pourrait nous rendre fier d'être humain, mais si le ciel peut être garni d'étoiles, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Alors, je suis à la recherche de solutions pratiques et pas seulement d'une nouvelle lithurgie que je crois pourtant nécessaire. Je crois cette lithurgie nécessaire parce que je crois que l'être humain est profondément religieux (je suis agnostique moi-même, mais agnostique-croyant dans la mesure où je ne peux me résoudre à n'être qu'une "machine biologique"). J'ai cru détecter que la foi actuelle dans le progrès est déclinante et qu'elle pouvait très avantageusement être surclassée par un mariage de coeur et de raison entre le progrès et l'écologie. Je souhaite vivement que nous réussissions ce mariage. Il nous faut d'abord surmonter la crise du capitalisme actuel et ce n'est pas une mince affaire. Jusqu'ici, le capitalisme a toujours été à deux temps: accumulation/explosion. L'accumulation, la concentration du patrimoine dans quelques mains, avec sa contrepartie d'endettement d'une part grandissante du monde, est telle que nous ne sommes sans doute pas loin de l'explosion. Quelle forme prendra-t'elle cette fois? Guerre? révolution? Réforme? Il nous faut modifier le droit de propriété qui permet ce mouvement inexorable de concentration patrimoniale qui vide la démocratie de son sens. Il s'agit de revoir comment des choix individuels (propriété privée) et les choix collectifs se combinent.Il s'agit de revisiter la philosophie politique de Solidarité de Léon Bourgeois.
Comment modifier le statut de la propriété privée pour qu'il ne permette pas à quelques-uns de supplanter l'intérêt collectif et ainsi de dévoyer la démocratie? . Voilà une question "qu'elle est bonne"!
Les expériences de coopératives intégrales qui ont été initiées à Barcelone sont des nébuleuses de communautés laïques en accord avec le projet social que j'ai tenté de développer. Elles s'inscrivent dans la suite des coopératives intégrées issues des pensées des socialistes utopiques (par opposition aux socialistes scientifiques marxistes qui se sont révélées être des utopies non viables). Les coopératives intégrées des utopistes se sont aussi révélées non viables, sans doute du fait de leur caractère de communauté se voulant idéales, et de leur caractère de pseudo-secte qui en a découlé, les coupant trop radicalement du reste de la société. Les coopératives intégrales ne se veulent pas aussi idéales, préférant s'inventer en marchant de façon pragmatique et sans vouloir rompre avec la société environnante. Toutefois, je crois qu'elles restent trop radicalement opposées à toute forme de hiérarchie et qu'elles négligent l'efficacité des outils de prise de décision, ce qui peut leur coûter de disparaître. Je crois qu'elles gagneraient beaucoup à s'inspirer des principes de la sociocratie d'Endenburg mise au point expérimentalement au cours des années 70-80. Peut-être, sans doute, doivent-elles garder leur caractère de constellation, mais à l'intérieur de chaque cellule semi-autonome, pourraient-elles adopter les principes de base de la sociocratie, sans y perdre le moins du monde leur âme, mais en évitant le déni de la hiérarchisation fonctionnelle qui ne manquera pas de se mettre en place dans les faits.