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Le revenu de base pour pallier les déficiences du marché et de la politique du haut.

Les revenus proviennent du travail, c'est un fait. Le travail est vu ici dans son acceptation restrictive de l'économie, pas de la physique. Le travail est validé socialement, soit par le marché, soit par la décision politique. Le revenu de base (RdB) échappe à ces deux modes de validation, ce qui fait dire à J-M Harribey, de façon logique, que le RdB relève du créationnisme, cad que le RdB présuppose que l'argent tomberait du ciel comme par enchantement. Toutefois, il n'a échappé à personne que ni le marché ni la politique ni les deux réunis ne réussissent à procurer assez de places pour tout le monde. Ils sont déficients.

Il est assez goûteux de prendre acte de l'aveux des libéraux quant à la déficience du marché à allouer au mieux les ressources, dès lors qu'ils militent pour le RdB. Il est aussi goûteux de faire le même constat de l'aveux d'échec de la politique de la part des tenants de l'état providence favorables au RdB. Le marché ne peut pas tout, l'état ne peut pas tout et les deux réunis non plus. Dès lors, le RdB apparaît comme l'aveu de cet échec à allouer les ressources et à fournir assez de places aux membres d'une communauté politique et économique.

La question de la validation sociale est au cœur du débat sur le RdB. Les opposants, comme J-M Harribey, soutiennent mordicus que le RdB, c'est du créationnisme, et les tenants du RdB, comme J-B Mylondo, soutiennent que même quand tu joues aux cartes tu participes à l'économie, que quoi que tu fasses, tu ne peux échapper à faire partie de la communauté économique, ce qui justifie et fonde une validation sociale du RdB.

Un point, qui me semble pourtant incontournable, est absent du débat. Il s'agit de l'éventualité d'une redistribution du RdB par le bas, de ceux qui estiment pouvoir s'en passer vers ceux qui en auraient besoin. Cette éventualité me semble inévitable, c'est à dire que cette question va se poser. J'y vois le moyen de résoudre d'un seul coup deux des problèmes principaux que soulève le RdB: son montant minimum pour être efficace et sa validation sociale. Imaginons que nous favorisions cette redistribution, par exemple vers la précarité et vers les projets (ceux qui ne trouvent pas à se faire financer dans le cadre actuel). Le favoriser n'est pas très difficile, c'est une simple question fiscale. Labelliser les projets et la précarité vers lesquels rediriger ce RdB ne me semble pas non plus hors de portée. Nous aurions alors construit un mode de validation sociale qui ne soit ni le marché ni la politique du haut, mais par un mode de décision politique décentralisé, une sorte d'outil de démocratie participative en somme. Un tel dispositif a un impact important sur le montant, puisque qu'avec 1/3 ou 1/4 (ou?, proportion à affiner) du montant jugé aujourd'hui minimum, les bénéficiaires du RdB (le leur + ceux redirigés vers eux) se retrouveraient avec un montant acceptable (par exemple avec un RdB unitaire de 200€, chaque bénéficiaire réel pourrait alors toucher 3 à 4 fois ou plus cette somme, soit  600€, 800€ ou plus). Par exemple, des organismes comme les coopératives municipales de Jean Zin pourraient être éligibles à recevoir les RdB redirigés, les FabLab seraient en bonnes places, des collectifs d'aidants (autour des personnes atteintes d'Alzheimer ou Parkinson etc...) pourraient enfin disposer d'assez de fonds.

Commentaires

  • Bonjour,
    Le père Noël montre depuis longtemps l'exemple d’une telle redistribution vers "le bas" (belle stigmatisation, entre parenthèses ...) pourtant, peu suivent son exemple.
    On croyait que le programme de B. Hamon avait poussé la démagogie à ses limites.
    Eh bien, non !
    Franchement, c'est une blague ?
    Avez-vous déjà participé à des campagnes de récolte de fonds pour des ONG ? Apparemment, non.
    Les mots "réalisme" et "crédibilité" vous parlent-ils ?
    L’utopie ne remplacera jamais la valeur d’un projet réaliste.
    Les fausses solutions empêchent aussi de chercher les vraies.
    ... ou alors cela rejoint le célèbre colibri qui n’a jamais éteint aucun incendie mais se caresse longuement la bonne conscience.
    Cordialement,
    pascal

  • Quand un citoyen croise un SDF dans le métro, il lui ouvre un compte pour lui verser 10 euros par mois ... ou il fouille éventuellement ses poches pour lui lâcher une pièce d’un euro ?
    Il devient tout doucement temps de cesser de raconter n’importe quoi à propos de cette élucubration de revenu de base.
    Jouer ainsi avec la souffrance humaine dépasse toutes les bornes du cynisme.
    Vous trouvez ça marrant ?
    Sidérant !

  • Pascal, je ne vois pas où tu vois que je fais appel à la bonne volonté désintéressée dans ma proposition. Tes commentaires sont hors sujet, relis. La mécanique, c'est la suivante, à partir d'un seuil de revenu, j'ai plus intérêt à redistribuer mon RdB qu'à le garder. J'ai le choix quant à sa destination vers des cibles agréées (projets ou précarité/solidarité). C'est tout, cela en fait un outil complémentaire d'allocation des ressources vis à vis des deux seuls existants aujourd'hui, à savoir le marché et la décision politique (Etat Providence).

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