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Actualité

  • Nuit Debout ou le Prion du Capitalisme

    Frédéric Lordon constate qu'avec Nuit Debout, le feu n'a pas pris, malgré tous ses efforts pour essayer d'enflammer cette petite braise.  Il me semble heureux que le feu n'ait pas pris, parce qu’ensuite, les hommes providentiels, les sauveurs, ne manquent pas de tirer la couverture à eux ou nous entraînent dans des voies infernales, pavées de nos (leurs) bonnes intentions.
     

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  • Pourquoi Manuel Valls va malheureusement se planter sur le chômage.

    Petite incartade dans l'actu.
    La bataille pour l'emploi semble engagée, mais à ne manœuvrer que des leviers faibles, les chances de succès autres que marginal, sont minces, et les risques d'échec continueront probablement à donner du grain à moudre aux populistes. La question serait: comment passer de 10% de chômage à un taux frictionnel (2-4%) et non pas comment passer de 10% à 8% ou 9% qui semble satisfaire nos très maigres ambitions.

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  • Nicolas Sarkozy et les lois inutiles

    "Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires." L'esprit des lois de Montesquieu. Il y a d'ailleurs un portail émanant de la commission des lois à l'assemblée nationale visant l'objectif de réduire les lois inutiles où vous pouvez vous exprimer. Fonctionne t-il encore? La dernière contribution reçue date du 9 décembre 2008.

    Quand Nicolas Sarkozy entend reprendre la main sur la campagne en voulant engager à la va-vite une loi en réaction au drame de Toulouse, il se trompe une fois de plus de régistre et porte atteinte à l'état de droit et affaiblit les institutions. Si je n'en avais d'autres, cette seule raison suffirait à ne pas lui accorder ma confiance.

    L'état dispose de deux outils pour conduire son action, un outil législatif et un outil administratif. L'outil législatif qui élabore l'état de droit, les institutions, émet des règles dont le but principal est de prendre acte et d'actualiser le contrat social qui unit l'ensemble de la population, il s'agit d'un outil qui demande du temps, du dialogue et de la réflexion.  L'outil administratif est plus propice à la décision. Les préfectures et tous les corps administratifs sont les relais des décisions administratives. Les décisions concernent le temps court.

    Blandine Kriegel, dans "l'état de droit ou l'empire" (ou dans "La république et le prince moderne"),  expose de façon très convaincante ce qui oppose un mode de gouvernement dont le centre de gravité est l'état de droit à un gouvernement dont le centre de gravité se situe plutôt du côté de la décision. Tous les empires se sont appuyés de préférence sur la peu démocratique décision administrative. Les états de droit ont dû lutter contre ces empires pour faire émerger la démocratie. Les grecs contre les perses vers -500, plus près de nous les Provinces Unies (Pays Bas) contre Philippe II. La France est traversée par les deux tendances qui ont permis l'existence des Napoléons et celle de l'état de droit actuel. Nombre de commentateurs ont bien perçu le caractère Bonapartiste de Nicolas Sarkozy. Toutefois, je crois utile de mettre cette observation en perspective afin de bien comprendre où nous mènent ses penchants naturels vers la décision.

    La décision s'appuie sur la panique et la peur. C'est un outil bien connu de tous les volontaristes, des arrivistes et des carriéristes qui exortent à l'action immédiate et qui s'appuient sur un entretien de la peur pour asseoir leur pouvoir. Nul doute que Nicolas Sarkozy fait bien parti de ces guides qui, par précipitation pour emporter le morceau, nous divisent et affaiblissent la démocratie tout en prétendant nous sauver. Les adversaires plus enclins aux valeurs démocratiques seront immenquablement traités de nuls et de mous, face à ces arrivistes sans scrupules capables d'enterrer la démocratie pour des rêves de grandeur, pour des illusions de France forte nous entrainant à coup sûr dans une direction qu'eux-même ne pourront pas maîtriser et qui se réfugieront alors dans la logique des boucs-émissaires (cf les patrons brebis galeuses), les faux-travailleurs, les étrangers, les Roms, l'Europe, la crise...pour expliquer leurs échecs pourtant prévisibles.

  • Citéphilo

    Le 23 Novembre 2010, répondant à l'invitation d'Alain Lhomme, votre serviteur a participé à Citéphilo à une conférence-débat avec Geneviève Fraisse et Jean Gadrey sur le care (prononcer caire). Citéphilo est un évènement philosophique annuel dont le cru 2010 est le 14ème du genre. Une centaine de conférences et débats s'y tiennent entre le 5 et le 28 novembre à Lille et ses environs.

    Voici l'annonce du débat et en lien l'enregistrement (page 7):

    « Soin mutuel » ou nouvelle forme de division sociale-sexuelle du travail ?

    De 18h à 20h 
    Palais des Beaux-Arts - grand auditorium - Place de la République – Lille

    Par delà les polémiques suscitées par la tentative de fonder tout un programme politique sur la notion de "soin mutuel" ou de « care », il semble utile de réinscrire les questions ainsi mises en avant dans le cadre d'une réflexion sur les formes actuelles de la division sociale du travail, particulièrement dans sa dimension sexuée.La pensée économique dominante peine à faire leur juste place à toutes les activités (soin, entretien, assistance, éducation) qui, quand elles ne sont pas prises en charge dans le cadre d’un service public, sont généralement cantonnées dans la sphère privée ou gérées via d’équivoques politiques de développement des « services à la personne », pérennisant des inégalités, particulièrement de genre.Dans ces conditions, il peut paraître séduisant de réfléchir à des dispositifs qui permettraient de mobiliser de nouvelles formes d’un temps actif socialisé. Mais cette idée généreuse risque alors d’occulter la dimension proprement socio-économique de ce qui demeure un travail. Dont la reconnaissance exige, non seulement une action publique valorisant des activités aujourd’hui déqualifiées, mais de plus la prise en compte de sa dimension sexuée, trop souvent passée sous silence..
     
    Le débat a été stimulant et est sorti des jalons habituels du care, invitant à mieux définir cette notion et se l'approprier, la franciser. Je vais tenter de metter à profit cette expérience pour approfondir et préciser le projet d'Etat Providence Participatif.
     
  • Reconstruire après Xynthia

    Un peu d'actu au sujet de la destruction programmée des maisons en Vendée. De quoi je me mèle? C'est que cette situation est en train de partir en vrille. Un certain nombre de personnes sont soulagées, alors que d'autres s'accrochent légitimement, non seulement à leur maison, mais aussi au cadre, au voisinage, aux souvenirs. Alors il m'est venue une idée qui n'est peut-être pas à propos, vous en jugerez.

    Plutôt que mettre l'accent sur la destruction, il me semble possible de le déplacer sur la reconstruction. Pour chaque zône concernée, ce serait bien le diable si on ne pouvait trouver un terrain pas trop éloigné des terres inondables, mieux situé vis à vis de ces risques pour proposer une reconstruction plus ou moins à l'identique, mais en mieux. Ce terrain pourrait ne pas être constructible selon le plan actuel d'occupation des sols, mais dans une telle situation exceptionnelle, on pourrait activer une procédure exceptionnelle. Les terres inondables peuvent redevenir non constructibles et les nouveaux terrains choisis pour la reconstruction le devenir. Ce serait finalement un échange et pas une nouvelle création de zône constructible.

    Pour ce qui est des constructions, elles pourraient servir de base au lancement de maisons modèles à énergie positive ou au moins neutres. Il y a des fonds pour ça et ce serait une très bonne occasion de les mettre en oeuvre. Les 250 000 Euro en moyenne devraient très largement permettre de réaliser ce plan et on peut même parier que le coût sera nettement moindre si on s'affranchit des surcoûts immobiliers et qu'on s'en tient au coût des constructions. Bien entendu, on n'obligerait pas les gens dont les maisons seront détruites à venir dans ces nouvelles constructions, mais elles pourraient y trouver avantage et intérêt, surtout si on a la bonne idée d'associer les personnes concernées à la définition du chantier.

    Voilà, c'est une proposition qui peut réconcilier les points de vue à moindre coût tout en promouvant la construction de maisons économes en énergie.

  • Supplique du 25 février 2010 de Paul Jorion

    Ce 25 février, dans un billet intitulé "Feu en la demeure", Paul Jorion implore les dirigeants politiques de mettre en place son mot d'ordre économique majeur "Interdire les paris sur les fluctuations des prix". Je vous invite à lire cet appel pressant de la part d'un homme calme et avisé.