Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Discrimination positive, politique libérale et contrat social. Bon point pour la HALDE.

Notre contrat social est en souffrance parce qu’il semble ne plus pouvoir assurer notre solidarité. La tentation d'une politique libérale à l'anglo-saxonne est dans l'air. Toutefois, une politique libérale à l’anglo-saxonne présuppose deux réalités sociales:

  • Accepter que le marché prime sur la politique pour réguler notre mode de vie.
  • Un état qui se repose sur des communautés en nombre suffisant pour tisser un filet social.

La France ne possède aucun de ces deux traits. En premier, le marché est bien accepté en France, mais nous n'avons qu'une confiance limitée dans sa capacité à assurer l'égalité, au moins l'égalité des chances, nous ne considérons pas qu'il suffit de vouloir réussir pour y parvenir (le rêve américain) et que symétriquement celui qui se trouve exclus n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même. En France il est commun au contraire de considérer que l’état est en grande partie responsable de l’exclusion par le truchement des règles du jeu et des mécanismes de redistribution. En second, la loi Lechapellier de 1791 a voulu qu’il n’y ait aucun intermédiaire entre l’état et le citoyen. Les communautés confessionnelles, professionnelles ou ethniques ont à peu près disparu de notre société. Notre état-providence redistributif a prospéré efficacement au cours du 20ème siècle en substitution de toutes ces communautés. Notre pacte social « liberté-égalité-fraternité » repose sur cette réalité sociale léguée par notre histoire. Au-delà des raisons pratiques, vouloir mener une politique de « discrimination positive » est d’amblée remettre en question les bases de notre pacte social. Le faire sans le dire comme le fait actuellement Nicolas SARKOZY est-il le fruit d’une stratégie ou de l’ignorance. Je penche pour la première hypothèse. J’attends du camp qui veut défendre notre contrat social autre chose que des discours de lamentation, j’en attends une stratégie de solidarité compatible avec ce contrat non communautariste et capable de faire pièce à cette atteinte à mon identité de citoyen primant sur mon identité ethnique ou confessionnelle. La HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) est tout à fait conforme à cette attente.

Commentaires

  • Je cite : « Je ne veux pas faire de la discrimination «la» solution. Toute solution ne peut qu'être partielle, insuffisante, avoir des effets pervers. Alors, il faut se poser la question : quelles sont nos priorités, nos objectifs, de quels types de politiques va-t-on accepter de subir les inconvénients ? A mon avis, les dangers de la discrimination raciale sont plus importants que les dangers de la discrimination positive. J'ai beaucoup travaillé en Afrique du Sud. Et j'ai toujours trouvé choquant, dans ce pays, qu'alors que l'apartheid venait d'être aboli et que le gouvernement tentait péniblement de réduire les inégalités, on s'est mis très vite à critiquer la discrimination positive.
    Bien sûr, ce serait formidable de n'avoir pas besoin de la discrimination positive. Mais ce n'est pas comme ça dans la vraie vie. En ce moment, j'étudie les politiques de l'Etat et les politiques publiques dans une ville précise. Et face au «dire sans faire» de l'Etat, je préfère de beaucoup les tâtonnements des agents locaux, qui dans leurs aides au retour à l'emploi cherchent des solutions pour aider un peu plus ceux qui sont très nettement défavorisés. »

    Extraits de : http://www.liberation.fr/page.php?Article=354286 «La discrimination raciale plus dangereuse que la discrimination positive» par Gilles WALLON / LIBERATION.FR : jeudi 26 janvier 2006 - 18:07 / Didier FASSIN, sociologue et anthropologue, professeur à l'EHESS, s'est exprimé mercredi soir lors de la troisième conférence sur le thème «Le modèle républicain confronté aux inégalités»

    A mon sens, compte tenu du contexte économique, politique et social français actuel, il n’est pas si évident que cela que les dangers de la discrimination raciale soient plus importants que les dangers de la discrimination positive. Que faut-il craindre le plus ? La radicalisation d’une minorité ou d’une majorité ? Eléments de réponse en 2007.
    Sur l’Afrique du Sud, je n’y ai jamais mis les pieds mais j’ai un autre son de cloche !!!

    « La Vice-présidente sud-africaine a annoncé, dans un entretien accordé au journal Sunday Times, qu’elle souhaitait que les Blancs bénéficient de la discrimination positive. Le gouvernement semble ainsi avouer à demi-mot les dysfonctionnements de sa politique, destinée à gommer les inégalités engendrées par le régime ségrégationniste de l’Apartheid. http://recrutement.over-blog.com/article-1324121.html

    Le rouleau compresseur de la propagande pro discrimination positive est en route. La discrimination positive se met en place insidieusement. Si le sociologue-anthropologue-professeur nous dit que la discrimination positive est positive, je dis que la discrimination positive est une discrimination avant tout et qu’elle est négative, comme le démontre l’expérience sud-africaine. Je laisse à chacun le soin de se faire sa propre opinion sur la question. L’intégralité de mon blog vous est ouvert pour puiser des éléments de réflexion : http://recrutement.over-blog.com/

Les commentaires sont fermés.