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  • Les immigrés: des bras, pas des bouches!

    Le fameux sketch antiraciste de Fernand Reynaud sur les "étrangers qui mangent le pain des français" est toujours d'actualité. Si nous voyons les immigrés comme des bouches et non comme des bras, c'est en partie à cause de la panne d'intégration de notre société. Notre pacte laïque est bien joli, mais s'il n'est pas assorti des moyens d'intégration des immigrés (et des exclus), il devient illégitime. L'armée de conscription et le parti communiste qui ont joué un très grand rôle dans l'équilibre pacte laïque/moyens d'intégration ont disparu.

    Le temps est la principale richesse de l'Etat Providence Participatif et la France dispose de beaucoup de temps inutilisé. Encourager, gratifier et permettre à chacun de participer aux diverses fonctions de l'état providence (volet social et socio-culturel non solvable (dans un esprit d'égalité) et volet service public pour en assurer la continuité dans les zônes de faible densité et la complétude pour les activités jugées utiles mais non évidemment rentables) permettrait de faire de nous des acteurs de l'état providence et non plus des clients. Nous pourrions alors changer notre regard et notre perception des immigrés. Nous pourrions les percevoir comme des bras et non plus comme des bouches et les souhaiter.  L' état providence aujourd'hui perçu comme trop généreux et inefficace à résorber la fracture sociale et aider à l'intégration des immigrés pourrait redevenir, en devenant participatif, un levier d'hospitalité, d'accueil et d'intégration. Il permettrait en outre de rationnaliser une économie relationnelle que nous avons perdue avec la division du travail et l'individualisation des modes de vie promues par le marché/la liberté/le progrès (ce n'est pas une remise en question du trio marché/liberté/progrès que je souhaite faire, mais plutôt doter la société de mécanismes qui équilibrent ce trio de développement vainqueur qui nous conduit à la "dissociété"-selon le terme de Jacques Généreux).

    Il faudra bien ça pour garder le boulanger immigré de Fernand Reynaud, sinon qui fera le pain?

    Une enquête de parlementaires en 2011 démontre que le bilan économique des immigrés en France est positif, c'est à dire qu'ils rapportent plus qu'ils ne coûtent. Rapport complet (333 pages)

  • Le marché et les pissenlits des bois.

    Malgré l'énorme succès de "l'erreur boréale" de Richard Desjardins, la forêt boréale canadienne continue très probablement d'être spoliée par des intérêts privés.  L'exploitation, aujourd'hui faite avec des engins de plusieurs dizaines de tonnes afin d'accroître production et productivité, conduit à une inévitable "coupe à blanc" de la forêt. Y a-t'il une seule bonne raison économique, sinon quelques intérêts privés, pour sacrifier cette forêt? Le marché est censé renfermer des moyens de régulation qui stabilisent les prix autour de l'équilibre offre/demande. Le problème de ce mécanisme dans le cas de la forêt boréale, c'est que cette forêt sera quasiment détruite quand la régulation commencera à se mettre en route si elle se met en route. En effet, le marché du bois est en partie mondial, notamment avec le papier. Donc une pénurie locale n'entraine pas nécessairement la mise en route de la régulation du marché. Les pissenlits des bois, les sapins, qui sont de bien moins bonne qualité que les pins coupés prennent en premier la place et il faudra des centaines, voire des milliers d'années pour que l'équilibre de la forêt à pousse très lente puisse être à nouveau atteint. Il manque donc aux mécanismes régulateurs du marché des facteurs qui permettraient de ne pas détruire un patrimoine tel que la forêt boréale.

    L'expérience de la forêt boréale canadienne n'est ici qu'un très malheureux exemple, mais il s'agit d'une question générale d'économie durable qui concerne toutes les activités et pas seulement l'environnement.

    Quels facteurs entrer dans les mécanismes de prix afin de gérer politiquement le niveau d'équilibre prix/offre/demande souhaitable dans une perspective d'économie durable avec marché régulé?

  • Ministère de la bonne bouffe, création de richesse durable?

    Les changements de périmètres ministériels m'en inspirent un: un ministère de la bonne bouffe qui regrouperait le tourisme, la gastronomie, l'agriculture et l'écologie*. Nous avons tout, la culture, le climat, la position géographique, l'espace, la richesse patrimoniale (Chirac et Bové;-)... La synergie entre ces pôles est tellement évidente pour la France qu'il nous faut le poids de la FNSEA, des lobbies agro-alimentaires, des vendeurs de pesticides et autres produits phytosanitaires, des grainetiers et OGMistes aidés par un certain radicalisme écologique inefficace pour ne pas le voir. A la clé, beaucoup d'emplois (sans doute plusieurs millions), une meilleure santé pour tous (autre richesse inestimable), une fierté légitime d'être français etc. De quoi satisfaire de l'extrême droite à l'extrême gauche, un consensus donc.
    Pour une révolution agricole réaliste, je recommande le modèle André Pochon (agriculture durable et rentable):
    http://www.ogmdangers.org/action/cr_conference/Pochon.htm
    On peut aussi citer Pierre Rabhi pour sa maîtrise du compost, son développement de l'agroécologie et ses actions nord-sud. Claude et Lydia Bourguignon pour leurs connaissances uniques en microbiologie des sols...
    L'écologie pourrait s'accrocher à une dynamique de développement populaire et sortir de ses combats idéologiques stériles. Elle pourrait aussi se réconcilier avec l'agriculture.

    L'agriculture pourrait se rendre très populaire, moins nuisible (pesticides, fongicides, nitrates), moins dépendante des subventions, rentable.

    Le tourisme représente déjà une part très importante de notre économie, plus de 100 milliards d'Euros de rentrées par an dans la balance commerciale (autant que l'aéronautique et l'automobile). Le niveau de pollution général ne pourra plus très longtemps être caché. Par exemple, il est de plus en plus souvent fait mention des poissons du Rhône qui ne sont plus comestibles pour longtemps. Nous sommes donc en train de faire pourrir une des branches sur lesquelles nous sommes assis. Pourquoi le tourisme est-il un parent pauvre de notre économie? Pourquoi ne réussit-il pas une jonction synergique avec la gastronomie, l'agriculture et l'écologie?

     

    *J'ai bien dit Ecologie et non produits bio. Cette nuance est très importante parce que bio signifie que le produit a été cultivé selon les normes bio et qu'il est donc supposé sain pour celui qui le consomme, mais en aucun cas cela ne signifie qu'il soit écologique. Par exemple, il faut environ 1litre de fioul par mètre carré pour assainir un sol avec de la vapeur d'eau (10TEP/ha!!!!!). C'est bio mais pas du tout écologique. Les principes de l'agriculture durable (ne pas confondre avec agriculture raisonnée qui n'a pas de cahier des charges et qui ne vous garantit donc rien) prennent nettement mieux en compte les contraintes écologiques en donnant des produits quasi-bio mais sans la rigidité idéologique associée au bio.

     

    Un article de démontage des arguments pro-OGM sur Démocratie et Entreprise.

    Le rapport complet de Navdanya.

    Solution locale contre désordre global.

  • Laïcisation plutôt que laïcité, processus vital.

    La laïcité à la française, celle soutenue par Gilles KEPEL, est une laïcité intégratrice aboutissant à un rognage culturel intense. De cette conception rigide on peut rapprocher les slogans du type: "La France, tu l'aimes où tu la quittes".

    Si on considère la laïcité comme un processus en cours, comme une laïcisation, une auberge espagnole politique, la recherche de la tolérance, un regard mal assuré et critique sur ses propres exigences, il devient alors possible de convier toutes les minorités, toutes les cultures à se métisser, à créer un espace où vivre ensemble. Celà n'est possible qu'à condition qu'aucune des cultures présentes ne souhaite dominer les autres. Cela suppose qu'aucune des cultures présentes ne soit convaincue et ne proclamme détenir la vérité. La créolisation, pour laquelle milite le grand écrivain de la Martinique Edouard Glissant, et la laïcisation peuvent alors converger vers un même processus d'élaboration de l'espace public.

    Notre laïcité à nous est devenue brutale d'avoir émergé de la brutalité d'un pouvoir religieux dominant, dominateur et exterminateur. Ce faisant, notre laïcité devenue froide est en train d'échouer à intégrer les nouveaux arrivants et elle est en train d'échouer à contrebalancer l'individualisme et l'isolement. Pourtant, ce n'est pas faute d'y avoir mis les moyens. L'état providence, avec les allocations familliales, la sécurité sociale, les allocations chômage, l'école obligatoire gratuite, n'y suffit pas, n'y suffit plus. Des pans entiers de la société se trouvent exclus et vont se réfugier dans le trafic, sombrent dans la déchéance, où cherchent un réfuge identitaire.

    Rénover l'état providence a été et est encore ce qui motive ma démarche. Mais l'opposition farouche, la mécompréhension persistante sur les intentions pacifiques de principe d'organisation de l'hospitalité d'une loi comme la loi sur les signes religieux à l'école m'indique que je dois amender ma recherche et ma vision de la laïcité. Je suis donc en route pour un périple qui va me rapprocher d'Edouard Glissant, d'Amin Maalouf, d'Amyarta Sen, de Charles Taylor (le sociologue canadien). Il me faut comprendre pourquoi nos principes de laïcité ne sont pas repris à leur compte par les immigrés, par les nomades, pourquoi ceux-ci ne participent pas au processus de laïcisation et comment aménager nos institutions et notre culture pour que reprenne ce processus vivant et vitalisant. J'espère que ma conclusion sur notre laïcité ne sera pas celle de Xavier Gral à propos de la culture Bretonne, exprimée dans son ouvrage "Le cheval couché" en réponse au livre de Pierre Jakez Hélias "Le cheval d'orgueil". Xavier Gral a bien ressenti et compris que la culture Bretonne n'était plus qu'un folklore, un ersatz de culture et il souffre de cette mort culturelle, de la mort de son identité. La laïcité trop rigide doit se muer en processus partagé, participatif, de laïcisation pour revigorer notre société moribonde.

    Est-il possible d'aménager l'espace public pour que chacun y participe mais qu'aucun ne veuille le dominer? C'est le coeur de la laïcisation. Ni les prètres ni les marchands ni les bureaucrates ni les militaires ne doivent vouloir se l'approprier mais chacun doit se sentir bienvenu d'y participer. L'histoire politique peut être vue comme l'histoire des luttes pour la domination de l'espace public. Tour à tour les prètres, les tyrans, les bureaucrates et aujourd'hui les marchands ont voulu dominer ce domaine. L'histoire de la démocratie, c'est l'histoire de la lutte pour que personne ne domine cet espace. Dans ses formes radicales, la laïcité serait comme une langue morte, comme une démocratie figée. Tentons d'explorer la laïcisation.

    L'Association des Tunisiens de France en montre le chemin et pas seulement pourles Tunisiens, mais pour tous les immigrés.

  • Logement, mobilité, accueil, tourisme, écologie, formation.

    Assembler en un seul projet la possibilité de se loger, d'être mobile, de créer des logements à basse consommation d'énergie et ainsi d'être formé à cette technique, favoriser l'accueil des immigrés, la réintégration des chômeurs et des SDF qui le souhaitent, participer à l'accueil des touristes, voilà qui semble bien utopique. Et pourtant. J'imagine un réseau de groupes de logements (quelques logements à quelques dizaines de logements) répartis sur le territoire et même au-delà, gérés sur un mode coopératif, construits selon les connaissances les plus récentes sur le plan de la consommation, voire de la production en énergie, équipés de quelques salles communes (multimédia, micromusée du logement écologique), restaurant collectif de taille modérée (30 à 100 personnes). L'accès à ce réseau de logements serait grandement facilité pour ceux qui participeraient à leur construction (priorité pour des immigrés? des chômeurs? des SDF?...). L'accès à prix coûtant serait réservé aux membres de la coopérative. Il serait intéressant de pouvoir exploiter  en location hôtelière une partie des logements de façon à garanrtir une ouverture et des ressources qui diminueraient le coût de location pour les membres et aussi fournir quelques emplois. Le fait de créer un réseau de tels ensembles serait primordial afin d'assurer l'accès à la mobilité aux membres de la coopérative et vitaliser ces structures collectives ouvertes.
    Des coopératives en réseau ou obéissant à une charte ou une convention me semble le meilleur moyen de développer ce mode de logement qui permettrait de réaliser une solidarité et une hospitalité active propice à une immigration généreuse et intégratrice.
    Encore faudrait-il que les terrains constructibles existent! Etude_Benard_PDF2007.pdf