Le marché et les pissenlits des bois.
Malgré l'énorme succès de "l'erreur boréale" de Richard Desjardins, la forêt boréale canadienne continue très probablement d'être spoliée par des intérêts privés. L'exploitation, aujourd'hui faite avec des engins de plusieurs dizaines de tonnes afin d'accroître production et productivité, conduit à une inévitable "coupe à blanc" de la forêt. Y a-t'il une seule bonne raison économique, sinon quelques intérêts privés, pour sacrifier cette forêt? Le marché est censé renfermer des moyens de régulation qui stabilisent les prix autour de l'équilibre offre/demande. Le problème de ce mécanisme dans le cas de la forêt boréale, c'est que cette forêt sera quasiment détruite quand la régulation commencera à se mettre en route si elle se met en route. En effet, le marché du bois est en partie mondial, notamment avec le papier. Donc une pénurie locale n'entraine pas nécessairement la mise en route de la régulation du marché. Les pissenlits des bois, les sapins, qui sont de bien moins bonne qualité que les pins coupés prennent en premier la place et il faudra des centaines, voire des milliers d'années pour que l'équilibre de la forêt à pousse très lente puisse être à nouveau atteint. Il manque donc aux mécanismes régulateurs du marché des facteurs qui permettraient de ne pas détruire un patrimoine tel que la forêt boréale.
L'expérience de la forêt boréale canadienne n'est ici qu'un très malheureux exemple, mais il s'agit d'une question générale d'économie durable qui concerne toutes les activités et pas seulement l'environnement.
Quels facteurs entrer dans les mécanismes de prix afin de gérer politiquement le niveau d'équilibre prix/offre/demande souhaitable dans une perspective d'économie durable avec marché régulé?