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  • Les crispations idéologiques, l'information et les choix collectifs.

    Cet article est un début de réflexion sur les crispations idéologiques, pourquoi les combattre et comment les combattre. L'idéologie constitue à la fois un atout de stabilité et une barrière à l'évolution. Etre conservateur n'est pas en soi un problème, ça ne le devient que quand le monde autour de soi a évolué et que le dispositif idéologique se trouve en trop grand décalage avec les réalités. Ma réflexion porte à la fois sur la prise en compte des réalités, c'est à dire la sensibilité aux informations, à leur fiabilisation, et à la fois sur la prise en compte des options politiques, des choix collectifs en prenant en compte les personnes concernées par ces choix du fait qu'un chien a beau avoir quatre pattes, il ne peut emprunter deux chemins à la fois (c'est l'objet de la démocratie participative/délibérative).

    Les crispations idéologiques constituent une question politique de fond. On a à faire face à des défis considérables, écologiques, sociaux (découplage du travail et du temps), religieux (tensions très fortes comme le révèle le déplorable épisode de cette vidéo qu'aucune personne responsable ne devrait avoir relayée), ressources/géopolitiques (ce n'est pas un problème écologique, mais une question de matières premières, donc plutôt industriel), démographique... Or avec les vieux outils philosophiques particulièrement portés sur la morale et ne nous donnant que peu de prise sur les idéologies, on n'a aucune chance d'échapper au pire. Il y a quelques tentatives de rompre avec cette misère de la philosophie (expression de Marx). Jean Zin développe une philosophie de l'information (pas les infos de la radio!). Bruno Latour tente de remettre nos représentations à leur place (Philosophie empirique, donc fortement liée aux faits, aux informations, à l'image du célèbre tableau de Magritte "ceci n'est pas une pipe"). On trouve des précurseurs (Michel Foucault avec son "Courage de la vérité", mais ça reste incantatoire chez lui).

    La qualité de l'information ne constitue pas en soi une quelconque orientation. Améliorer le statut de l'information, sa fidélité, ne suffit donc pas. La prise de décision, la capacité à élaborer une politique qui intègre les données et les contraintes qu'apporte l'information, me semble indispensable pour sortir des crispations idéologiques.

    L'expérience pratique la plus avancée pour mettre l'information (la prise en compte des réalités) au-dessus des histoires qu'on se raconte, tout en préservant l'outil de décision, c'est celle de la sociocratie d'Endenburg. De mon point de vue, c'est de très loin l'expérience collective qui va le plus loin pour sortir des bonnes intentions qui nous mènent en enfer, pour dégonfler les problèmes d'égo et de délire idéologique (crispations) qui nous sont si communs. Sans cette organisation du statut de l'objection et de l'objecteur qu'il faut protéger, combinée à un outil efficace de prise de décision, le parti-pris et les arrivistes ont de beaux jours devant eux et ce n'est pas de cette façon que nous pourrons résoudre les problèmes immenses auxquels nous devons faire face. Le risque que nous les résolvions une fois de plus par le chaos et les guerres me semble très élevé.

  • Ministère de la bonne bouffe, plus d'actualité que jamais

    Rediffusion d'un billet écrit le 25 Mai 2007, tant il me semble d'actualité et important pour bâtir une politique agro-économique riche en emplois de qualité.

    Mes découvertes des connaissances et pratiques en agriculture durable se sont considérablement étoffées depuis. Voir la liste de liens sur l'agriculture colonne de droite vers le bas. Je voudrais remercier ici un jeune pédologue, Gilles Domenech, d'avoir très fortement participé à l'élargissement de mes connaissances sur ce sujet. Il a écrit un billet remarquable sur le site de Paul Jorion, intitulé "Les défis de l'agriculture du XXIème siècle".

     

    Le 25 Mai 2007 Ministère de la bonne bouffe

    Les changements de périmètres ministériels m'en inspirent un: un ministère de la bonne bouffe qui regrouperait le tourisme, la gastronomie, l'agriculture et l'écologie*. Nous avons tout, la culture, le climat, la position géographique, l'espace, la richesse patrimoniale (Chirac et Bové;-)... La synergie entre ces pôles est tellement évidente pour la France qu'il nous faut le poids de la FNSEA, des lobbies agro-alimentaires, des vendeurs de pesticides et autres produits phytosanitaires, des grainetiers et OGMistes aidés par un certain radicalisme écologique inefficace pour ne pas le voir. A la clé, beaucoup d'emplois (sans doute plusieurs millions), une meilleure santé pour tous (autre richesse inestimable), une fierté légitime d'être français etc. De quoi satisfaire de l'extrême droite à l'extrême gauche, un consensus donc.
    Pour une révolution agricole réaliste, je recommande le modèle André Pochon (agriculture durable et rentable):
    On peut aussi citer Pierre Rabhi pour sa maîtrise du compost, son développement de l'agroécologie et ses actions nord-sud. Claude et Lydia Bourguignon pour leurs connaissances uniques en microbiologie des sols...( remarque du 4/9/2012- à étoffer avec les liens du paragraphe d'introduction. Pochon apparaît maintenant comme en partie dépassé, mais c'était un excellent précurseur, aussi bien dans sa pratique que dans son approche très pragmatique)
    L'écologie pourrait s'accrocher à une dynamique de développement populaire et sortir de ses combats idéologiques stériles. Elle pourrait aussi se réconcilier avec l'agriculture.

    L'agriculture pourrait se rendre très populaire, moins nuisible (pesticides, fongicides, nitrates), moins dépendante des subventions, rentable.

    Le tourisme représente déjà une part très importante de notre économie, plus de 100 milliards d'Euros de rentrées par an dans la balance commerciale (autant que l'aéronautique et l'automobile). Le niveau de pollution général ne pourra plus très longtemps être caché. Par exemple, il est de plus en plus souvent fait mention des poissons du Rhône qui ne sont plus comestibles, et pour longtemps du fait de la pollution stockée dans la vase, en particulier des PCB. Nous sommes donc en train de faire pourrir une des branches sur lesquelles nous sommes assis. Pourquoi le tourisme est-il un parent pauvre de notre économie? Pourquoi ne réussit-il pas une jonction synergique avec la gastronomie, l'agriculture et l'écologie?

     

    *J'ai bien dit Ecologie et non produits bio. Cette nuance est très importante parce que bio signifie que le produit a été cultivé selon les normes bio et qu'il est donc supposé sain pour celui qui le consomme, mais en aucun cas cela ne signifie qu'il soit écologique. Par exemple, il faut environ 1litre de fioul par mètre carré pour assainir un sol avec de la vapeur d'eau (10TEP/ha!!!!!). C'est bio mais pas du tout écologique. Bien heureusement, ce mode de d'assainissement, qui s'apparente à une éradication aveugle, n'est pas la pratique la plus courante, ne serait-ce que pour des raisons économiques. Autre exemple, on peut pratiquer le labour qui participe fortement à l'érosion des sols et faire du bio qui ne respecte donc pas un principe écologique et économique primordial de conservation des sols. Sans compter que le labour détruit une partie de la vie du sol, le déstructure, empêche l'eau et les racines de pénétrer profondément, se prive de l'énergie du soleil une partie de l'année pour faire de la biomasse et de l'autoamendement....Les principes de l'agriculture durable (ne pas confondre avec agriculture raisonnée qui n'a pas de cahier des charges et qui ne vous garantit donc rien) prennent nettement mieux en compte les contraintes écologiques en donnant des produits quasi-bio, mais sans la rigidité idéologique associée au bio, et avec une stratégie qui prend bien mieux en compte l'ensemble des contraintes.

     

    Un article de démontage des arguments pro-OGM sur Démocratie et Entreprise.

    Une discussion avec Alain Godard.

    Le rapport complet de Navdanya.

    Solution locale contre désordre global.