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L'individu et la nécessité

Le développement de l'individu et son émancipation des contraintes du groupe, de la tribu, du clan, de la communauté a pu se faire parce que les moyens techniques étaient suffisants. Sans doute y a t'il une aspiration, une force, un désir de liberté qui pousse l'individu à s'extraire ainsi des règles communes. C'est la lecture qu'en a faite Alain TOURAINE dans "qu'est-ce que la démocratie", il se base sur l'acteur en tant que force motrice de la démocratie et de la modernité.

Des contraintes collectives nouvelles apparaissent avec l'explosion démographique et la voracité du monde moderne en énergie et en matériaux. Le défi sociétal que nous avons à relever tient au fait que notre développement et notre identité contiennent implicitement l'infinité de l'énergie et des matériaux. La mutation de notre identité doit donc accepter que toutes les dimensions potentielles de notre vie matérielle soient finies. Est-ce que celà signifie la fin de la liberté? Ce serait en effet la fin de notre civilisation. Il nous reste à inventer, ou plutôt à découvrir collectivement que la liberté peut se développer dans d'autres champs que le champ de la matérialité, d'autres champs comme les champs spirituels, culturels ou relationnels ou elle retrouvera des espaces infinis. Il s'agit d'un changement de paradigme si profond qu'il n'est pas certain que notre société y survive (à suivre...)

Commentaires

  • La liberté individuelle s'arrête là où commence celle d'autrui !
    C'est marqué dans le préambule de la Constitution depuis celle de 1946.
    C'est "entre les lignes" dans la déclaration des droits de l'homme de 1948...

    La liberté n'existe vraiment que justement par rapport à la collectivité des hommes.
    Robinson dans son île (avant l'arrivée de Vendredi) ne se posait même pas la question de sa liberté (mais seulement de sa survie).

    Braf, rien de nouveau, pas même quant à la "finitude des choses", elle existait déjà chez Aristote et Thomas d'Aquin, mais redécouverte avec force en décembre 1968, quand Apollo 8 nous ramène des images magnifiques de la Terre vue de la Lune, une "petite boule bleue et blanche dans un ciel si noir !
    http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.math.montana.edu/frankw/ccp/cases/Global-Positioning/round-earth/earthrise.gif&imgrefurl=http://www.math.montana.edu/frankw/ccp/cases/Global-Positioning/round-earth/earthrise.htm&h=292&w=499&sz=48&tbnid=JVtkqoJuf7K9LM::&tbnh=76&tbnw=130&prev=/images%3Fq%3DApollo%2B8&hl=fr&usg=__NGTpXYf3faqMf3WlZ6k6EZzd1KE=&ei=ILITSuXdGKO1-Qaqp_zZCQ&sa=X&oi=image_result&resnum=5&ct=image

    41 ans qu'on tourne autour du sujet et deux générations sinon trois qui ont absorbé ce paradigme depuis belle lurette, mon ami !

  • Oui et non (en Normand dans le texte!)
    Oui, la question de la finitude nous travaille depuis longtemps, c'était aussi un des leitmotiv de Malthus le mal aimé qui a viré de charitable à féroce avec les miséreux. Mais non d'un point de vue des comportements et des ressorts cachés dominants. Notre paradigme dominant est bien celui d'un présupposé infinitude de l'énergie et des matières soudé au concept de liberté.Tous ces éléments sont cimentés par le progrès comme les particules d'un noyau atomique. Nous avons besoin de champs où l'infinité peut se développer et je crois que la liberté est à un moment de transformation qualitative par nécessité. On verra bien si on négocie cette mutation ou si on va faire comme les lemmings qui se suicident collectivement quand ils sont en surnombre parce que ce ne sont pas des êtres de culture contrairement à nous.

  • Je veux bien, mais il me semble qu'on n'en prend pas le chemin !

    Je reste profondément attristé, mais vraiment profondément, que la lutte pour une meilleure répartition des richesses naturelles se traduisent, dans la droite ligne de la pensée unique des verdoyants et alter-machins, par des taxes en plus !
    Car c'est exactement à ce phénomène auquel nous arrivons...
    Et qu'i n'empêche absolument pas le pillage de la "finitude", mais au contraire l'encourage.

    On l'avait pourtant vu avec Dumont et son verre d'eau de la campagne présidentielle de 72.
    Sitôt compris le message, la Générale des eaux, Suez, la Lyonnaise des eaux, se sont précipitées sur le marché de l'eau au robinet, pendant que Danone, Nestlé et d'autres se sont précipités sur celui de l'eau en bouteille !
    A s'en faire des fortunes colossales en moins de 20 ans !
    Des monstres indéboulannables...
    Et la leçon n'a servi à rien, celle où d'un bien abondant devient la source de spéculations qu'on te fait payer à pas de prix !

    Dans une bouteille d'eau minérale à 0,5 €/litre, sache qu'il y a que du plastique, du transport (cher en matière d'empeinte carbone et qu'on va te faire payer de plus en plus cher)et de la main d'oeuvre...
    A peine une trace d'eau et dix fois moins que des taxes et impôts qu'il y a dessus.
    Et toi tu rames à te la payer en pensant que c'est vachement plus mieux que bien...

    On aura exactement la même chose avec la "taxe carbone" protectrice de la couche d'ozone (ou des banquises), avec demain ou après-demain des meks qui peuvent se payer des moteurs de 3 litres dans les embouteillages, et les autres, trop pauvres, qui devront aller sur leur vélib' (déjà assez coûteux en terme de "carbone" pour les faire venir de Hongrie)...
    C'est absurde !

    Franchement, outre de parfaire "ton" modèle, ce que j'attends de toi c'est aussi que tu nous mettes un moteur Minato au point et de rendre l'énergie suffisamment abondante et peu coûteuse pour qu'elle en ait un coût ridicule !
    A partir de là, le recyclage des matières premières deviendra un jeu d'enfant et on arrêtera de piller la planète !
    C'est toi l'ingénieur, après tout.
    Pas moi qui ne suis qu'un abruti de première classe (et encore...) !

  • Admettons que nous ayons une énergie renouvelable, durable, en quantité inépuisable... On y travaille, mais on est loin du compte. Alors, en attendant, faisons avec ce qui est disponible.
    D'autre part, certaines dimensions sociales sont laissées de côté dans notre modèle individualiste. Le redéploiement de l'activité, sa redistribution, reste un parent pauvre. Les perspectives qui soudent une société, qui lui donnent sens, s'évanouissent.

  • Faut que tu lises ce post pour commencer http://infreequentable.over-blog.com/article-31671370.html
    Et suis le lien à l'article originel...

    Après on pourra commencer à causer "du lien" social et du modèle individualiste et de ses limites (car nous y sommes, aux limites) et le délitement est bien là, même là où on ne le voit pas.

    Bref, tu as du travail sur la planche, mon ami !

  • La liberté n'a de sens qu'à l'intérieur de limites. Eliminer les limites ruine le sens-même de cette notion.

    Nous évoluons à l'intérieur d'un champ de possibles que nous pouvons éventuellement étendre mais il apparaît que certains d'entre eux sont ou seront rapidement atteints: de la finitude des ressources disponibles à la mort programmée de nos cellules.

    Le "désir de liberté qui pousse l'individu à s'extraire ainsi des règles communes" est bien l'ennemi à abattre. Cet individualisme forcené responsable de tant de maux des sociétés occidentales n'est pas un modèle universel, loin s'en faut. Il a peut-être prédominé dans nos sociétés ces derniers siècles jusqu'à la catastrophe qui nous afflige et nous menace mortellement aujourd'hui. Il n'a jamais été la seule alternative viable et enviable. Une hécatombe totale de ce modèle n'est plus aujourd'hui à exclure.

    Pour notre survie il est urgent de limiter drastiquement l'utilisation des ressources naturelles, de ne les utiliser qu'en vue du bien-être commun et de les soustraire à la rapacité individualle, mais également d'incorporer dans le coût de leur utilisation les pollutions annexes que celle-ci génère ET le coût de ce prélèvement pour les générations futures.

    L'ennemi à abattre est donc la notion de réussite personnelle indépendamment de ses répercussions sociales à court ou long terme. Il est urgent de récompenser les initiatives dont la finalité est le bien commun, en limitant toutefois le pouvoir exhorbitant que de telles reconnaissances -matérielles ou morales- pourraient procurer, en interdisant la transmission par héritage de tels avantages.

  • Correction 3ième paragraphe:

    L'ennemi à abattre est donc la notion de réussite personnelle ENVISAGEE indépendamment de ses répercussions sociales à court ou long terme.

  • Le balancier du nombrilisme est sans doute allé trop loin, mais il faut savoir d'où on vient et "individualisme" n'a pas toujours eu le sens péjoratif qu'il porte aujourd'hui. Globalement, il faut se replonger dans l'atmosphère prérévolutionnaire des lumières autant que c'est possible.
    Je suis d'accord avec votre pondération "indépendamment des répercussions sociales à court ou long terme" mais je pencherai plutôt ici pour un principe de précaution (à l'envers) préservant la liberté (mon mentor en la matière est le tranquille et déterminé philosophe Espagnol Fernando SAVATER). C'est à dire que tant qu'on n'a pas prouvé qu'une activité individuelle soit néfaste au groupe, alors elle est permise.Je vous propose de vous intéresser aux indicateurs alternatifs au PIB qui font partie des grandes orientations évaluant la nocivité des choix égoïste par une diminution de richesse évaluée par ces nouveaux indicateurs. Je propose le PIBED (PIB Equitable et Durable qui va dans ce sens: http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2008/06/27/pib-et-idde.html)

    Je voudrais faire remarquer qu'on ne change pas de mythologie comme de chemise Je vous renvoie à l'excellent livre de Bernard PERRET "Le capitalisme est-il durable?" pour préciser ce que je veux dire: http://www.carnetsnord.fr/fichiers/bonnes-feuilles/9782355360138_1221576133.pdf
    D'autre part, les révolutions sélectionnent et amènent la brutalité au pouvoir. C'est à méditer.

  • Il y a 2 façons efficaces de mettre à mal ce principe de précaution (càd: tant qu'on n'a pas prouvé qu'une activité individuelle soit néfaste au groupe, alors elle est permise):
    -la preuve revient à l'individu (forcément en position faible)ou à un groupe (qui pourrait se trouver en position dominante)
    -la preuve revient à un pouvoir central (théoriquement en position forte mais pas forcément s'il a affaire à un groupe ayant acquis un certain pouvoir).
    Il vous faudra donc un dispositif qui rééquilibre ces positions.

    Il me semble tout de même qu'introduire un facteur de pondération du PIB est largement insuffisant pour pour le corriger. A mon sens il vaudrait mieux soustraire directement du PIB et pénaliser directement tout ce qui ne participe visiblement pas à la création de bien-être: accident de chemin de fer ou de voiture, publicité, etc... Votre béquille de pondération aura déjà bien assez de choses à corriger sans ça.

    Je sais qu'on ne change pas de "mythologie" comme de chemise, comme d'ailleurs on ne pourra pas dès demain revenir à l'atmosphère prérévolutionnaire des lumières. Pourtant des situations révolutionnaires relativement douces comme celle de Cuba confrontée à de graves pénuries semblent avoir eu des capacités à modifier graduellement et de façon assez durable la vision de ce qu'est une société plus égalitaire, tournée vers le bien-être fondamental de tous et parfois, par simple absence de choix, vers un début de société écologique.

  • Pas kon cette idée développée par Savater...
    A méditer en tout cas.

    Par contre l'idée d'un organe censeur émise par François, bé globalement on a déjà.
    Ca se traduit par des kilomètres de piles de pages de lois et décrets tous les ans que chacun est censé connaître et appliquer.

    L'outil me semble dévoyé...

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