Principe d'économie équitable et durable
Les ressources en matière et en énergie sont limitées, c'est un fait indiscutable. L'économie actuelle se heurte à cette réalité puisqu'il lui faut continuer à gaspiller les ressources pour redonner de la croissance et redistribuer de l'emploi. Le principe usuel de cette économie est que plus un produit ou un service est produit en grande quantité et plus son prix sera faible. Ce principe est incompatible avec une gestion équitable et durable de ressources limitées.
Enoncé du principe (malthusien par essence) d'une économie équitable et durable: Le prix des biens et des services intégrant des ressources limitées en énergie et en matière doit augmenter avec la quantité produite ou consommée.
Ce principe est déjà appliqué pour un certain nombre de situations. Par exemple, certaines communes doivent gérer une ressource en eau limitée. Dans ce cas, au-delà d'une certaine quantité consommée par usager, le prix grimpe rapidement.
Bien entendu, le marché comporte un effet régulateur lié à la rareté relative (tension actualisée entre offre et demande) qui fait que si on gaspille une ressource, son prix limitera son usage. Mais ce principe est incapable de résoudre efficacement un cas comme celui de la destruction de la forêt boréale du Canada, par exemple, où la régulation (mondiale) n'a qu'un effet limité et tardif sur cette destruction (locale).
Les gains de productivité associés à la production à plus grande échelle de biens ou services intégrant des ressources limitées seraient ainsi pondérés par un facteur fiscal. Ce facteur fiscal serait relié à la rareté planétaire en matériau ou en énergie. Il s'agit d'une correction à la lenteur du marché global à réagir à une destruction locale. Cette démarche est voisine de la tentative de pondération du PIB par un facteur d'empreinte écologique et par un facteur d'équité sociale (PIBED). C'est évident pour le facteur d'empreinte. Pour le facteur d'équité, le fait de réduire l'avantage à la concentration de l'activité aurait un effet redistributif sur l'activité et donnerait plus de chance aux moyens et petits producteurs, ce qui est en soi un facteur d'équité, non pas par la redistribution d'argent mais par la redistribution de l'activité.
Note: un principe social (économique dans ce cas) est issu de choix dont la cohérence n'est jamais complète, ce qui justifie l'existence d'exceptions à l'application de ce type de principe. Il demande donc à être manié avec souplesse.