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La maîtrise de l'agenda, prix de la liberté.

Dans une société intégrée, communautaire, les agendas sont rares et peu individualisés, chacun sait ce qu'il a à faire et ce n'est pas bien différent chaque jour.

Notre société issue de la liberté et du progrès a développé l'art de l'agenda à un niveau inégalé. Chacun doit avoir son agenda sans lequel il n'est pas possible d'être intégré. Il y a aussi des agendas organisant les groupes, les plannings. Parmi les plannings les plus élaborés figurent ceux des écoles. C'est tellement compliqué que l'ordinateur n'y suffit pas et qu'il faut l'aider un peu à la main.

L'agenda est la contrepartie de la liberté et de la division du travail. Au passage, on a un peu oublié de plannifier les tâches sociales qui sont pourtant assez répétitives. C'est que ce n'est en général pas très rentable selon les critères productivistes actuels  (sauf pour certaines activités comme les crèches, n'est-ce pas i2?).

En conclusion, si on veut s'occuper des tâches sociales comme je le propose ici, selon des critères différents de l'activité dominante en cours, ce sera en contrepartie d'un effort d'agenda supplémentaire. Il est possible que cet effort soit trop lourd et que le prix à payer soit trop élevé mais le jeu en vaut la chandelle, car il s'agit de tenter de recoudre du lien social sans renoncer à notre liberté. Sans cet effort, il se peut que la tentation communautaire rampante (le multiculturalisme) prenne assez de force pour une transformation sociale qui sera une régression.

Commentaires

  • Bien pessimiste, mon Ami !
    Que la régression sociale tienne à une affaire d'agenda, c'est un raccourcis audacieux !

    Perso, j'en ai bien un, mais juste pour marquer les délais impératifs et me souvenir de mes déplacements (quand je fais les comptes des indemnités kilométriques). Le reste est dans la tête !
    C'est comme ça : mon écriture manuscrite s'est tellement dégradée au fil des années, qu'il m'arrive de ne plus pouvoir me relire.
    Donc je me force à en retenir de mémoire un grand maximum.

  • Bé, tu vois bien que tu as un agenda, quand bien même tu l'apprends par coeur!

  • m'enfin !
    C'est juste pour le balancer à la tronche d'un contrôleur fiscal qui viendrait m'emmerder, que crois-tu !

    Il est totalement faux, sauf pour les dates impératives : là, il faut que ça paraisse vrai, aussi !

    Vraiment, Michel... Tu n'y connais pas grand chose en coup tordu de l'administration fiscale...

  • Si je peux me permettre les gars, je connais un peu les coups tordus dont certains ne se privent pas.
    Et ils adorent les agendas bourrés de rendez-vous et des noms des interlocuteurs. Si, si.
    Les km ? Ils s'en foutent dans l'immédiat.

  • Heu...est-ce que c'est parce qu'on a trop le nez dedans qu'on ne voit plus qu'une des caractéristiques de notre société c'est l'agenda?

  • Oh que non Michel !

    Je suis une inconditionnelle de l'agenda.
    Je le consulte tous les jours et je trouve que c'est un outil de travail incontournable.

    En fait, je me fiche bien de savoir que les services fiscaux puissent le lire ou... en détenir une photocopie. (il y a des petits copains/collègues comme ça qui envoient des photocopies de certains agendas aux services fiscaux).
    Bé oui, il y a des Français qui aiment les inspecteurs des impôts.

  • Ben ça alors, je ne connaissais pas cette pratique de l'espionnage d'agenda! Quoiqu'à la réflexion, ce n'est pas si surprenant.

  • Bé !!

    Même qu'il y a des redressements fiscaux qui s'en suivent.
    Comme me disait un jour un inspecteur (que j'appréciais au demeurant car il était très juste et pas pervers pour un sou)
    "Que veux-tu que je te dise ma Belle. Les Français aiment leur Trésor public".

    Il ajouta aussi que relativement peu de contrôles fiscaux relèvent d'anomalies dans les déclarations, enregistrées par des recoupements effectués par leur ordinateur.
    La plupart viennent de dénonciations écrites ou téléphonées.
    Il y a même un service qui ne s'occupe que de ça.

    S'il y avait moins de chômage, il y aurait moins de gens qui s'ennuient...peut-être.

  • Tout à fait exact Jasmin (pour le service qui ne s'occupe que de ça) !
    C'est la DNEF (Direction Nationale des Enquêtes Fiscales) : des sabreurs de haute voltige !

    Tout à fait authentique aussi le fait que les contrôles sont désormais quasi-exclusivement déclenchés sur "dénonciations anonymes" : faut bien faire des choix !
    Mais c'est là que c'est absolument extraordinaire !

    J'ai ainsi vu arriver un inspecteur central (juste en-dessous de l'inspecteur principal) de la DNVIF, une pointure dans son petit costume, accompagné de la brigade informatique, débarquer dans une entreprise cotée dans laquelle j'étais le DAF tout nouveau tout neuf !

    Ils m'ont mis la boîte et le service comptabilité sans-dessus-dessous pendant 6 mois et un bordel monstrueux au service informatique... pour ne trouver au final que quelques décalages d'imposition que j'ai récupéré sur l'exercice en cours avant même l'arrivée de la notification (comme quoi, j'ai encore fait "de la gratte" pour mon patron d'alors sur le dos du fisc !).

    Et d'apprendre au final que mon boss avait été dénoncé pour "taper dans la caisse" !
    J'ai éclaté de rire : tout le monde (sauf moi) tapait dans la caisse à tous les étages, du konnard de livreur au Dégé, en passant par tous les postes, y compris la comptable qui mettait les chèques reçus à son nom quand elle avait besoin d'argent et je passais l'essentiel de mon temps à courir après les sous de mon boss, mais lui, jamais : il n'en avait ni les moyens ni le temps !

    Le kon d'IC : il suffisait d'ouvrir deux portes pour connaître l'ampleur du trafic que j'essayai de contrôler ! Il nous a fait chier sur des "écritures portant sur les boulons", alors qu'en face du bureau du directeur commercial, il y avait la caverne d'Ali Baba et toutes les marchandises offertes par les fournisseurs pour "motiver la force de vente".
    Il suffisait d'ouvrir son figidaire de bureau pour aligner les dizaines de milliers de tickets essence avec lesquels roulaient ses 30 gars de la force de vente !

    Il suffisait de pousser la porte de derrière les chiottes qui donnait accès à la dalle de 800 m² au-dessus du local de charge des rétracts sur laquelle était entreposée toute la marchandise devenue subitement invendable pour être tombée des palettiers "par inadvertance".
    Même les flics, les CRS et la gendarmerie locale venaient se servir quasi-gratuitement en "bouteilles tâchées" de toute nature !
    Des dizaines de millions de francs qui alimentaient tous les clubs de foot du pays (y compris le "Red star" de Lagardère) et les boîtes de nuit en pleine économie souterraine et sans facture !
    Ca entretenait "l'amitié" et les rapports de bons voisinage sur le dos des indirects et des contributions directes réunies.

    Le reste, je le planquais dans les comptes de façon parfaitement légale : 5 ans de bénéfice "officiels" sous le pied quand je suis parti !
    Il suffisait d'éditer un cadencier tous les ans et de reprendre les codes "page-ligne" en changeant les références : je ne te raconte pas les "provisions pour hausse des prix".

    Sans parler de l'ordinateur qui inversait les chiffres !
    Quand on comptait et valorisait le stock en fin d'année, la procédure était simple et efficace : on fermait et tout le monde comptait deux fois. Trois quand les deux premiers comptages ne donnaient pas le même chiffre.
    Ce kon d'inspecteur, il a voulu voir comment on faisait : on l'a collé avec le type du commissaire aux comptes envoyé par Francis Lebfèvre, le BEFEC, dans le transtockeur, un robot qui monte à 25 mètres de haut à folle allure dans des allées d'1,30 m de large sur 120 mètres de long : Grands frissons garantis !

    Sans voir que c'est au soir, une fois tout compté, vers 20 h 00 / 20 h 30 qu'on sortait le chiffre et que je faisais mes "petites inversions" à la main et au clavier dans les totaux des familles de produits.
    Et qu'on tirait la liasse en 3 exemplaires (c'était long), on archivait sur des disques à bande et on effaçait tout : fin des opérations sur le coup de 5 heures du mat, heure à laquelle arrivait la nana pour "recharger toutes les données" netoyées de la nouvelle mouture et démarrer la journée sur le coup des 8 heures !

    Du grand n'importe quoi au final !

  • Infree .... et dire qu'Audiard ne t'a pas croisé...

  • Il aurait râté sa vocation de nous faire rire !

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