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Attendre un sauveur ou devenir collectivement moins cons? Comment être Charlie?

Les commentateurs avertis de notre époque prédisent que ça va péter, qu'il va, d'une façon ou d'une autre, nous falloir effacer les tablettes pour repartir pour un tour. C'est le cas de David Graeber à qui j'ai emprunté la formule des tablettes, celui de Paul Jorion, celui de Jean Zin, et aussi de l'illustre inconnu BA (Bruno Arf?), pour ne citer que ces quatre là.

La question de la forme que prendra cette catastrophe annoncée, sans qu'aucun ne se risque toutefois à dire quand, reste un sujet de controverse. Un krash économique sans aucun doute, avec tout cet argent virtuel qui ne sait plus ou se placer pour fructifier jusqu'au ciel, sans que celà produise la moindre inflation jusqu'ici, suivi de ...? La question que je me pose, c'est celle de notre attente d'un sauveur, ou de notre désir d'un sauveur...qui ne viendra pas ... ou qu'il serait préférable qu'il ne vienne pas? Et l'alternative à un sauveur qui serait de développer un peu notre intelligence collective nous permettant une bien meilleure prise en compte des réalités dans nos décisions collectives, et ainsi une nette amélioration de nos capacités d'adaptation à ce monde en grand bouleversement. Les fourmis et les abeilles y parviennent très bien, ce qui leur procure une excellente capacité à résoudre des problèmes complexes et ainsi une excellente capacité d'adaptation, alors pourquoi pas nous? Qu'est- ce qui nous en prive? Qu'est-ce qui peut bien nous en empêcher dans les entreprises, dans les associations, dans les partis politiques, dans les conseils municipaux, généraux, régionaux, nationaux, bref, dans tous les groupes, dans tous les collectifs? Est-ce que c'est uniquement une question de phallus mal placé (ce qui n'exclut en rien les femmes, puisqu'il s'agit ici de nommer un problème de domination, d'une pratique et d'une culture d'un mode de pouvoir auquel les femmes s'y entendent presque aussi bien que les hommes)?

Je vous laisse y réfléchir un peu de votre côté, sur les moyens de faire mentir Brassens avec sa chanson "Le pluriel".

un des refrains:

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons.
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.
Au faisceau des phallus on ne verra pas le mien.

Quelques propositions de solutions en 2015?

Je suis Charlie et je pleure en ce jour funeste du 7 Janvier 2015 la disparition de combatants de la liberté, et je déplore le choc des Vérités qui fait bien partie des conneries collectives, des aliénations funestes, contre lesquelles j'essaie de rechercher les outils susceptibles d'améliorer notre intelligence collective, notre capacité à vivre ensemble. Ma façon à moi d'être Charlie sans vouloir pourtant jeter de l'huile sur le feu des identités.

Quand l'humour ou la poésie sont-ils des alliés de la liberté de conscience et de l'émancipation des dominations? Quand ils mettent à nu un pouvoir, une domination qui s'abrite derrière un ordre sacralisé, profitant même de l'appui des dominés suivant le processus de violence symbolique. Encore faut-il que les poètes et les humoristes ne se mettent pas eux-mêmes derrière un drapeau, si ce n'est celui de la liberté d'expression. Le poète et l'humoriste qui disent la vérité du pouvoir doivent donc, selon ce pouvoir et selon la chanson ironique de Guy Béart, être "exécutés".

La politique saura t-elle être à la hauteur de l'expression de fraternité populaire du 11 janvier, à cette invitation à s'appuyer sur le commun et ainsi réduire l'insécurité culturelle (cf Laurent Bouvet), plutôt qu'à une focalisation sur les différences? Saura-t-elle trouver la voie de l'adaptation à ce monde mouvant qui a déifié l'économie et la finance, détruisant l'écosystème et l'écologie sociale, faisant disparaître les places en nombre? Chacun de nous a besoin d'une place, d'une vraie place au sein de la société, sans quoi le malaise dans la culture favorise les "born-again", tous les paumés de notre monde moderne, qui croient trouver enfin du sens à leur vie, et naissent ainsi une seconde fois, dans une illumination et une radicalité religieuse ou politique (rappelons-nous le feu du communisme).

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