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Rapprochement entre choix-culpabilité-objets-salauds.

Je reprends le terme de salaud d'un billet de Jean Zin, les salauds au pouvoir parce que ce billet m'a inspiré une réflexion sur la culpabilité, son origine, son rôle et sa métabolisation.

Le fait que nous puissions faire des choix nous place

dans une situation d'incertitude quand à l'inocuité des conséquences de ces choix, aussi bien en ce qui concerne le groupe que le milieu. Il est possible que les choix que nous faisons portent atteinte au groupe ou au milieu et nous sommes sensibles à cette possibilité. Nous en concevons certainement de la culpabilité qu'il nous faut métaboliser d'une façon ou d'une autre. Suivant les cultures, le spectre des culpabilités que nous générons sera différent. Si nous sommes plutôt naturalistes (au sens de Descola), comme nous, nous n'aurons sans doute pas beaucoup de culpabilité vis à vis des atteintes possibles au milieu (ce qui peut expliquer notre très lente conversion à l'écologie), si nous sommes plutôt animistes, alors notre champ de culpabilité touchera aussi bien le groupe, tous les êtres et le milieu. Il me semble qu'une certaine dose de fraternisation soit indispensable vis à vis des "objets" de notre culpabilisation, sinon justement on percevra les autres et le milieu comme des objets étrangers qu'on peut manipuler à notre guise sans conséquence, sans en concevoir de responsabilité/culpabilité.
Les salauds seraient dans ce schéma des personnes plutôt inaptes à la culpabilité, voyant le groupe et le milieu plutôt comme des objets. Ils sont dans la manipulation d'objets. Le schéma des +/- , tiré  des positions de vie de l'analyse transactionnelle, colle très bien avec ce profil. Ces leaders sans scrupules réussissent aussi à s'imposer parce qu'ils apportent un leurre crédible à la prise en charge de la culpabilité du groupe et de ses membres. Je ne serais pas surpris qu'Annah Arendt ait traité de cette question à propos des procesus de banalisation du mal dans le nazisme, ou bien aussi Christophe Dejours qui a étudié cette question dans l'entreprise. Simplement obéir aux ordres deviendrait la façon ordinaire de métaboliser sa culpabilité.
Il est assez évident que la religion et les rituels sont des outils de métabolisation de la culpabilité. On récite un notre père ou on fait un don etc et on est lavé pour un temps des erreurs qu'on aurait pu faire. Les salauds auraient plutôt tendance à rechercher des coupables hors de leur sphère, des boucs-émissaires pour résumer. Certains poussent même le vice à culpabiliser les pauvres! Le nombre de contre-vérités circulant sur les chômeurs qui ne voudraient pas travailler sont déminées dans cet article de Jean Gadrey sur le soi-disant assistanat.

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