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Les Voisins Solidaires

Nul doute que l'association des Voisins Solidaires est une tentative spontanée de structuration du domaine social que j'appelle de mes voeux. C'est tout à fait le type de démarche attendu par l'Etat Providence Participatif. Il s'agit de la création d'une institution par le bas. Le vecteur de la fête des voisins dont le succès est grandissant semble indiquer que cette institution "sauvage" en gestation a toutes les chances de réussir, c'est en tout cas ce que je lui souhaite.

Et moi, qu'est-ce que je fais dans l'affaire, je me croise les bras? Ben non, d'abord, je soutiens l'initiative et je travaille à consolider, depuis environ 1990, le cadre conceptuel sur lequel cette initiative peut s'appuyer, ensuite j'y participe, mais ça c'est mes oignons. Retour à Tous les articles

Commentaires

  • Ouais, pendant que tu te tournes les pouces et que tu fais l'intello à "élaborer un cadre conceptuel", y'en a qui s'y collent! Prends en de la graine!
    Comme pour me déplacer, c'est pas de la tarte, des voisins m'ont proposé de m'emmener voter, ça fonctionne leur bricolage.

  • Toujours la dent aussi dure, Filantrop, mais t'as raison, je peux en prendre de la graine.

  • Je ne comprends pas la doctrine qui consiste à amalgamer le voisinage dans une espèce de sous société d'entraide !
    J'en comprends l'utilité mais pas la doctrine.
    La solidarité c'est bien mais ça engendre des dépendances et les dépendances engendrent l'exploitation des uns par les autres .....
    En plus, mon voisin c'est un beauf ! Ma voisine ça peut encore aller .... mais lui ...

    Demander quoique ce soit à mes voisins .... c'est hors de question, plutôt crever !

    Bon ! je dis ça parce que nos nouveaux voisins sont imbuvables .... bien que lui picole pas mal !
    Il fut un temps ou nous nous entraidions plus .... mais c'est loin .... et puis les voisins, ça va, ça vient ....

    Aide toi toi-même et tu pourras te passer de voisins !

    Té ! je vais en faire un sketch !!!

  • Yfig,
    Au fond, tu fais bien ce que tu veux, y'a rien d'obligatoire avec les voisins solidaires. T'as peut-être raison, le local, ça ne veut plus dire les voisins puisqu'on peut avoir accès au "local choisi" avec les réseaux, les facilités de déplacement et de connexion. Je crois que la proposition de baptême social est beaucoup plus forte.
    Pour le moment, j'ai des voisins avec qui je m'entends bien, ce sont des ruraux, une espèce en voie de disparition ayant un savoir faire de voisinage, une sociabilité qui ne monte pas la moindre peccadille en épingle. Nos terrains ne sont délimités par rien et pourtant on ne se marche pas sur les pieds, il y a un grand respect des distances. D'une certaine façon, le savoir faire relationnel étend notre liberté. Avec les rurbains c'est pas possible, chacun dans son petit carré. Mais la sociabilité se retrouve sur les plages par exemple ou même sur les réseaux sociaux, passé le temps du défoulement stérile à l'abri des pseudos.

  • "Je ne comprends pas la doctrine qui consiste à amalgamer le voisinage dans une espèce de sous société d'entraide!"
    Faut quand même que je réponde à cette interrogation.
    La doctrine, c'est que notre organisation génère beaucoup d'exclusion, du fait du chômage et du fait de l'isolement. La démarche que je propose est institutionnelle, ce qui ne crée aucune obligation. Par exemple, ce n'est pas parce que l'institution du mariage existe que t'es obligé de te marier. Pourquoi ne pas simplement laisser les choses se faire? Tout simplement parce qu'elle ne se font pas sans un minimum de stabilité des règles qui gèrent toute action commune. C'est très difficile d'improviser des cadres viables d'action commune (des institutions qui stabilisent les droits et les devoirs). La pente naturelle qui répond au manque de solidarité (donc à l'exclusion), c'est la pente communautaire ou même la bande avec chef de bande. Bref, moins t'as de savoir faire en organisation et plus tu auras des conditions aliénantes. Pour illustrer, c'est pas très difficile de conduire une voiture alors que c'est très difficile d'en concevoir et d'en construire une. Ce que je propose, c'est d'abord l'identification d'un domaine qui n'a pas bien retrouvé sa place, le domaine social qui n'est ni la famille ni l'entreprise. Les associations en font partie, mais elles ne couvrent pas tous les besoins loin s'en faut. Dès que tu as une personne handicapée dans une famille,ou que tu es seul pour t'occuper d'enfants en bas âge, alors tu comprends très concrètement qu'il manque quelque chose. L'état providence te donne bien un coup de main, mais ça ne suffit pas. Dans ce domaine, je tente de détecter et de proposer des structures nouvelles qui me semblent aller dans le bon sens. Par exemple, cette proposition de baptême social qui est en fait la constitution d'un groupe de secours d'une dizaine de personnes auxquelles tu pourras faire appel si t'es dans la panade. Est-ce que ça t'éclaire sur le sens de la doctrine.
    Pour ce qui est de l'organisation elle même et donc des prises de décisions, j'ai un faible pour les outils de la sociocratie d'Endenburg que j'expose par ailleurs, je ne vois pas mieux comme savoir faire capable de concilier la prise de décision collective et le respect de chacun.

  • Michel,
    si je t'ai bien lu, tu proposes ni plus ni moins qu'une structuration collective des relations de voisinage.
    Mais ...
    Il y a la loi (code civil)
    Il y a la morale
    Il y a les religions
    Il y a les cultures
    Il y a les organismes sociaux
    Il y a les services sociaux
    la morale républicains, évidemment !
    ...

    Réguler les relations de voisinage est une douce utopie avec le grand risque de dérapage et d'abus des uns par les autres ..... vouloir aider les autres se retourne souvent contre soi ! Les gens prennent l'habitude de recevoir et ça devient une servitude qu'on te reproche le jour ou tu ne peux plus l'assumer.
    Pour ma part je préfère regarder mes voisins à la jumelle (faudra que je pense à m'en acheter ...)

    Mais tu as tous mes encouragements dans ton entreprise et je te souhaite de réussir et d'emporter l'adhésion du plus grand nombre.
    Cordialement

  • Yfig,
    Lois, morale, religion, culture participent tous à l'art des choix, des choix personnels (moins limités sauf par nous-mêmes) aux choix collectifs (plus contraignants). Les organismes et services sociaux font partie de l'état social acteur, c'est un bout de ce qu'on nomme l'état providence. Si j'ai appelé mon blog état providence participatif (j'aurais pu employer état social participatif), ce n'est pas par hasard, c'est pour combler un vide, trouver un équivalent social à l'entreprise (laïc donc) pour lequel l'état se contente de mettre en forme et garantir les règles, pas de faire le jeu.

  • "si je t'ai bien lu, tu proposes ni plus ni moins qu'une structuration collective des relations de voisinage."
    Dans ce billet, oui, je crois que des règles minimum peuvent aider à améliorer l'entraide entre voisins et soutenir quelques bonnes petites fêtes, comme la fête des voisins justement. Mais je crois que c'est en effet utopique d'en demander trop à une telle structure, sinon, on aura plus de divorces que de mariages (je veux dire plus de voisins qui vont se faire la gueule que de voisins qui vont s'entraider)!
    Pour le reste de mon blog, je fais plutôt référence à d'autres critères que le voisinage, comme par exemple, la proposition de baptême social qui peut être plus fort parce que choisi et non contraint par des voisins qu'on n'a donc pas choisis.

  • Je ne crois pas à cette théorie de structuration collective tout simplement à cause du vecteur commun de l'indéboulonnable surenchère entre les humains, peu importe d'ailleurs qu'ils soient voisins, collègues, partenaires ou membres d'une même famille.
    C'est la compétition effrénée entre les individus, pour l'expansionnisme doctrinal, territorial, etc...qui a plongé notre société dans un gouffre insondable d'indifférence et de perversité toujours plus affinées.

    On peut le regretter et il n'est pas interdit de le combattre bien sûr.
    Personnellement, j'y ai surtout laissé des plumes et me suis souvent fait lyncher.

  • "Je ne crois pas à cette théorie de structuration collective tout simplement à cause du vecteur commun de l'indéboulonnable surenchère entre les humains..."
    Le savoir faire à organiser des collectifs consiste, entre autres, à déboulonner cette surenchère et l'équilibrer avec la coopération. J'ai eu l'occasion d'expérimenter des groupes qui savaient faire et des groupes qui ne savaient pas (le cas le plus fréquent, je te l'accorde). Par exemple, j'ai joué au football quand j'étais gamin et les années où nous réussissions à former un collectif (grâce au coach qui connaissait son affaire) sont de très loin celles où nous avons eu à la fois le plus de plaisir à nous retrouver et celles où nous avons eu les meilleurs résultats.

  • D'accord Michel....mais si je t'ai bien lu, le collectif que tu évoques et dont tu sembles avoir conservé une certaine nostalgie, s'inscrivait dans ton enfance n'est ce pas ?
    Or, tu ne peux faire fi de l'équation entre la simplicité du monde des enfants et l'inextricable complication du monde des adultes.
    A mon sens, il n'y a pas de transfert possible. Il ne faudrait jamais quitter l'enfance...

    PS : Au fait, pourquoi le lien "s'abonner au fil de discussion" n'apparaît pas dans ma boîte mail ?! Je n'avais pas vu que tu avais posté une réponse et c'est par hasard que je suis venue faire un tour dans ton salon....tant ils (elles) me gonflent tous azimuts avec le débat de ce soir !

  • "A mon sens, il n'y a pas de transfert possible. Il ne faudrait jamais quitter l'enfance..." Oui, j'ai aussi une certaine nostalgie de mon enfance qui a été très heureuse, mais pourquoi la cultiver, c'est du passé et je me souviens qu'à l'époque, j'avais hâte de grandir.
    Pour ce qui est des collectifs adultes, il y en a et ça ne s'improvise pas. De mon point de vue, les règles de la sociocratie sont parmi les meilleurs outils sur lesquels on peut s'appuyer pour tenter d'en construire, sans que ce soit assuré pour autant.

    Si t'as coché s'abonner au fil de discussion, tu devrais avoir un mail, si t'en as pas, je vais le signaler à l'hébergeur. Pour rester dans le fil, utilise "répondre à ce commentaire". Chaque commentaire nouveau génère une nouvelle file.

  • "De mon point de vue, les règles de la sociocratie sont parmi les meilleurs outils sur lesquels on peut s'appuyer pour tenter d'en construire, sans que ce soit assuré pour autant."

    Peut-être, mais en réalité nous évoluons dans une société dont le cynisme est en pleine évolution.
    Mais tu as raison de penser qu'il n'est pas interdit de créer une autre société. Que nous ne connaîtrons pas...

  • Ah si, pour la sociocratie, j'espère bien connaître, au moins au niveau de l'entreprise, je m'y active. J'ai fait une note sur le sujet:
    http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2011/05/10/la-sociocratie.html

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