L'énergie des vagues
Les variations des prix, qu'ils augmentent ou bien qu'ils baissent, permettent aux parieurs d'empocher des plus-values. Quand le parieur devient assez puissant, alors, il acquiert la capacité de créer des variations des prix par des achats ou des ventes massives de valeurs cotées en bourse. Cette variation initiale est ensuite renforcée par les innombrables parieurs suiveurs qui n'ont pas les moyens individuels des grands parieurs. Telle information diffusée dans un journal, à la télé ou tout autre média efficace pourra considérablement amplifier le mouvement boursier, voire le créer. La bourse est alors le siège de vagues qui n'ont strictement rien à voir avec l'offre et la demande de biens. La variation du prix du blé plusieurs fois par jour n'est en aucun cas en relation avec la quantité de blé produite ou celle demandée.
Ces vagues donnent lieu à une ponction importante d'argent par les parieurs. C'est une des façons que les riches ont trouvée pour plumer les pauvres.
Quand un parti politique démocratique proposera de s'attaquer clairement à ce parasitage du marché, alors il aura pris une sérieuse option pour acquérir mon vote.
Commentaires
Mais pourquoi pas ?
Je reste assez étonné : il y a une "bourse" que je connais un peu pour l'avoir fréquenté dans une autre vie ! Celle du MIN de Rungis.
Et autant que je sache, il n'y a aucun spéculateur patenté, juste des acheteurs et des vendeurs de marchandises qui entrent et qui sortent le même jour sous la halle.
Mon Ami, c'est parce que les prix sont "comptant", pas à terme.
Les spéculateurs sont ailleurs, quand ils achètent des récoltes sur pieds, de la viande sur pate, une cuvée sur vigne : ils avancent l'argent dont l'exploitant a besoin pour produire la quantité achetée.
Sans ça, il n'y aurait même pas de production et les terre seraient laissées en jachère.
Est-ce à tort ?
Je soulève juste une contradiction (après bien d'autres). Le jeu boursier ne rapporte que si les prix varient. Des effets stabilisateurs de la spéculation existent sans doute, mais il semble que ce soient les effets d'amplifications (déstabilisants) qui l'emportent de loin aujourd'hui, avec des sommes en jeu qui dépassent de loin la solvabilité des marchés (des bulles). Si on se fie à la logique policière "à qui profite le crime", on imagine assez facilement que les spéculateurs "offensifs" (ceux qui ont les moyens d'infléchir les cours, puissent tirer les marrons du feu et acquérir une maîtrise du jeu, ce qui en fait des parasites plutôt que des acteurs bénéfiques.
En illustration, cet article tiré du blog de Paul Jorion
"A propos de « Il faut régler le problème de la volatilité du pétrole », par Gordon Brown et Nicolas Sarkozy
Publié par Paul Jorion dans Economie, Matières premières, Monde financier
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
We Must Address Oil-Market Volatility, Erratic price movements in such an important commodity are cause for alarm By GORDON BROWN and NICOLAS SARKOZY
On trouve donc une tribune libre de Mrs. Brown et Sarkozy dans le Wall Street Journal d’aujourd’hui, consacrée au pétrole et sous-titrée : « Les variations erratiques du prix d’une matière première aussi cruciale sont une raison de s’inquiéter ». Et le prix du blé, et celui du riz ? Il n’y a pas que le prix à la pompe dans la vie !
« Plus de transparence, plus de supervision », et sur la spéculation : rien ! C’est toujours la même idée : le prix juste s’obtient par davantage d’information. Mais non, Messieurs Brown et Sarkozy : les fonds de pension, les fondations universitaires, les cliniques américaines se mettent « long », acheteurs, sur le long terme, pour se protéger contre l’inflation et la baisse du dollar, parce que les États – et les États–Unis en particulier – ont décidé de faire tourner la planche à billets comme « solution » à la crise de solvabilité du secteur bancaire.
C’est bel et bon la transparence, mais quelle différence cela va-t-il faire pour un fonds de pension qui se met « long » sur des indices (des « paniers ») de matières premières, pariant que tous les prix vont augmenter ?
Réduire la volatilité sur les marchés de matières premières ? Interdisez-en l’accès aux spéculateurs, ils n’ont rien à y faire : ils n’ont rien à livrer et il n’y a rien dont ils pourraient prendre livraison. Ceux qui sont là pour se couvrir au long terme contre l’inflation ne bougeront pas d’un pouce, quels que soient les tombereaux d’information que vous leur déverserez sur la tête et ceux qui sont là pour faire de l’argent au court terme se mettront toujours du côté de la tendance, à la baisse comme à la hausse, qu’ils amplifieront. Ceux-là n’apportent que de la volatilité et leur excuse minable qu’ils procurent de la liquidité « dont les marchés ont tant besoin » (je sors mon mouchoir !) ne tient pas : ils sont toujours aux côtés de la foule qui alimente la bulle ou son dégonflement : certainement jamais du côté où on aurait besoin d’eux pour assurer la liquidité.
Mrs. Brown et Sarkozy, si vous êtes sérieux quand vous réclamez une meilleure stabilité du prix du pétrole (et, je vais être charitable : de toutes les matières premières), la solution est simple : « Ban non-commercials from commodity markets » !
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
Euh...
Si il y a des gens qui achètent "long", c'est qu'il y en a qui leur vendent "long".
Et quand on vend, c'est qu'on a besoin de suite de liquidité pour... produire "long" ?
Non ?
Un peu simpliste comme "leçon d'éco" des fonctionnements des marchés, mais réfléchit : il y a de ça !
Deux moyens pour enrayer la volatilité des cours de tout (y compris du lait et du porc) :
1 - blocage des prix ;
(Ce qui le rend déconnecté des processus de production : il faut tout bloquer en amont pour parvenir à ne pas tuer les "usines")
2 - Interdiction pure et simple des ventes à terme.
(Mais là, on tue direct dans l'oeuf le "mouvant" nécessaire pour faire vivre les outils de production, le fameux BFR, besoin de fonds de roulement).
Maintenant réfléchit un peu au-delà et demandes-toi si quand quelqu'un gagne de l'argent à spéculer, il y en a pas un autre qui en perd (à spéculer ou ne pas spéculer, selon le cas) ?
Ca évitera à ton auteur préféré de faire des raccourcis tels qu'il finit par raconter à peu près n'importe quoi !
Un peu d'esprit critique, que diable : tu vas y arriver !
Finalement, je me demande si l'embrouilleur ça ne t'irait pas mieux que l'ignoble infreequentable!
Désolé !
Mais tu es un "matheux" à l'esprit scientifique, m'a-t-on raporté.
Moi, je ne suis qu'un plumitif à peine assumé...
D'où ta supériorité d'esprit !
Alors à toi d'aller au boulot et mets nous tout ça en équations !
Après tout, c'est ton métier, les matrices.
Et d'après le peu que je sais, les maths ce n'est ni plus ni moins qu'une façon d'écrire (et de décrire) l'univers qui nous entoure.
Encore faut-il le prendre dans son entier et pas seulement par un petit bout.
Ca évite de se tromper, non ?
Cher embrouilleur infreequentable,
A quoi bon orienter notre discussion sur les carences dont tu t'affubles ou sur mes soi-disant compétences à équationner les sciences molles?
Par contre, je te mets au défi de vraiment engager la discussion avec mon débrouiller favori en ce qui concerne la crise, Paul JORION (et son compère François LECLERC), à vraiment engager cette discussion sans provocation ni invective (sinon il ne te répondra pas, il ne mords pas à ces appâts égomaniaques).
Au passage, il y belle lurette que j'ai pu identifier d'où il parle, alors que je n'ai toujours pas bien saisi, malgré ton assez long laius sur ton Gaullisme, d'où tu parles.
Bien à toi.
Si tu crois que c'est nécessaire d'aller m'enrichir de la pensée de Jorion, j'irai !
Mais à la rentrée : là, je suis franchement débordé.
Quant à mes carences, elles sont bien réelles (hélas). Et tes talents tout autant (au moins dans mon esprit).
Les sciences, parce qu'elles sont "molles" ne doivent pas te rebuter faute d'être "dures", à mon sens (mais je ne suis pas un "scienteux" et pour moi, les maths, ça se résume à des additions et éventuellement des règles de trois (parfois, mais j'ai besoin du bouquin ouvert à la bonne page, à des régressions linéaires et quelques formules de maths financières).
C'est la même façon de décrire l'univers qui nous entoure.
C'est dire si je suis un nain !
D'où viens-je ? Mais de la honte que j'ai pour mes contemporains de dirigeants : manquent parfois cruellement de bons sens (même si ma dose personnelle n'est pas toujours suffisante).
Si tu veux parler de mon parcours politique, il est connu... Parfois je m'épanche sur mes fréquentations d'antan, dans les réponses aux commentaires.
Le reste, franchement, ça n'a aucune importance : je ne vise aucune gloire ni encore moins aucune reconnaissance !
Ca fait bien longtemps que je sais l'immense fatuité du genre humain atteint, pour quelques-uns, d'un délire mégalomaniaque qui nous fait tant de tort au quotidien !
Bonnes vacances à toi !
(Si on te permet d'en prendre encore....)