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Marché productiviste et marché social.

Quand José Bové lance "le monde n'est pas une marchandise" il disqualifie le principe de marché en amalgamant un mouvement productiviste capitaliste envahissant et le principe de marché. Ce point est très important pour comprendre ce blog libéral solidaire et pas néolibéral. En effet, une des principales distinctions faites dans ce projet d'Etat Providence Participatif passe par la distinction entre une activité qui met en oeuvre une démarche à dominante productiviste en phase avec un système monétaire capitaliste et une activité à dominante relationnelle sociale (ou plus précisément non utilitariste -quel mot utiliser? sociale) en phase avec une monnaie fluide ou fondante. La démarche productiviste est utilitariste, elle consiste essentiellement à améliorer la productivité, à réduire le temps passé à faire quelque chose (privé ou public). Une démarche relationnelle sociale (privé  ou public) n'est pas utilitariste, le gain de temps ou de productivité n'y a que peu de sens, l'investissement matériel n'y a aucun intérêt et c'est pour celà que la monnaie capitalisable n'y est pas adaptée.

Aucune de ces deux optiques n'est antagoniste avec un principe de marché, c'est à dire de demande libre dans la mesure de ce que peut fournir le marché et d'offre libre de ce qui est permis. D'autre part, il y a des activités productivistes dans le giron de l'état, surtout quand le principe de concurrence est inefficace et bien entendu dans le privé quand la concurrence est effective. Les activités relationnelles peuvent se répartir entre public et privé suivant les cas de figure et le besoin en maillage du territoire. On peut avoir des assistantes sociales attachées au service public et des associations en concurrence sur un marché relationnel (on peut bien choisir le club de foot où on souhaite jouer par exemple).

Cette distinction entre productivisme et relationnel ou social me semble plus efficace pour repenser l'organisation sociale que la distinction, plus usuelle aujourd'hui,  entre marchand et non marchand (aucune catégorisation n'est indiscutable, mais les catégorisations actives jouent un grand rôle dans nos orientations politiques).

 Remarque: dans beaucoup de notes de ce blog, écrites avant celle-ci, le mot marchand est souvent employé abusivement pour désigner la démarche productiviste.

Commentaires

  • Je découvre ce blog et je trouve vraiment très intéressantes ces réflexions sur un "libéralisme solidaire". Ca donne un peu d'air aux discours éculés.

    Un point me chagrine toutefois : l'assimilation entre productivisme et productivité. J'ai toujours considéré ces 2 termes comme anitnomyques. En pratique, les productivistes prennent rarement le parti d'augmenter les productivités. Pour gagner plus, ils ne font que travailler plus.
    Cette productivité, quoi qu'on en dise et même s'il n'y a aucune raison pour qu'elle soit un but en elle même, a quand même rendu de grands services à l'humanité au cours des siècles. L'évacuer avec le productivisme ne me semble pas être la meilleure des approches.

  • Je ne pense pas que productivisme et productivité soient antinomiques. Productivisme, c'est pour moi la démarche qui consite à améliorer l'efficacité du travail, à rédfuire le temps et l'énergie à effectuer une tâche; productivité, c'est le résultat à un moment donné. En ce qui concerne la réalisation de biens et de services, je valide l'efficacité de cette démarche, je ne l'évacue pas, je dis seulement qu'elle a des limites. Par contre, il me semble que cette approche n'a aucun sens pour les activités relationnelles et socio-culturelles, c'est pourquoi je propose, en tandem avec le marché productiviste, de développer un marché relationnel ou socio-culturel doté d'une monnaie fondante donc non capitalisable.

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