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Comment concevoir un narcissisme collectif sain?

Chassez le narcissisme collectif par la porte et il reviendra par la fenêtre. Par exemple, les supporters des équipes de sport démontrent notre faculté, notre goût, notre propension et sans doute la nécessité pour nous, les humains, de se brancher sur un collectif dont on soit fier, comme s'il s'agissait d'une centrale d'énergie psychique dont on ne pourrait se passer.

Plutôt que de railler le chauvinisme en pure perte...

et de laisser ce sujet aux partis populistes autoritaires et activistes, je m'interroge sur nos capacités à développer un narcissisme collectif qui soit sain, qui ne conduise pas au rejet de l'autre. Est-ce possible? Voilà une des questions qui va m'animer probablement pendant de long mois, avec votre concours si vous le voulez bien.

 

Un peu de biblio pour commencer:

Les commentaires d'Emmanuel Diet sur "le Malêtre", le livre de René Kaës. Très intéressant, sauf le langage très obscur. Des références au célèbre "Malaise dans la culture" (moderne ndr) de Freud. Je retiens de ce texte la notion de contrat narcissique qui implique une expérience de groupe. Comment refonder des groupes modernes, c'est à dire en phase avec les différents étages des collectifs dans lesquels nous nous inscrivons (groupes proches, régions, état, monde...)? Mais on sait déjà pourquoi il est important de fonder ce groupe moderne, parce que la perte de l'archétype patriarcal détruite par la modernité intensifie le malaise et libère la violence du fait de la perte de répondant du groupe. Quand nous participons à un groupe, l'usage de notre liberté de parole et d'action s'autolimite par la peur de porter atteinte au générateur d'énergie psychique qu'est le groupe. Il est donc indispensable qu'un groupe moderne mette en place du répondant, c'est à dire une capacité de décision efficace et reconnue (c'est le type du patriarche qui incarnait cette fonction, mais ce qui est important, c'est la fonction). Cette reconnaissance passe aujourd'hui par une capacité d'écoute importante, une capacité démocratique importante. La question devient donc: comment constituer un groupe qui ait une capacité de décision élevée pour avoir du répondant tout en ayant une capacité d'écoute élevée parce que cette demande n'a fait que s'amplifier au cours de l'histoire (cf "Qu'est-ce que la démocratie?" de Alain Touraine)?

Nos handicaps culturels:notre culture des organisations est caractérisée par une forme autocratique très marquée (cf représentations ci-dessous).(Diagrammes selon Richard D. Lewis)  En réponse à cette forme, les projets autogestionnaires expriment leur rejet, leur haine même, de toute hiérarchie et s'engagent dans le déni qui conduit à une perte d'énergie importante qui finit par avoir la peau de ces organisations "bisounours", soit à des modes de domination d'autant plus sournoises qu'elles sont niées. Des outils organisationnels relevant de l'intelligence collective, dont la sociocratie est un exemple particulièrement élaboré et pourtant simple à mettre en œuvre, heurtent de front cette bipolarisation (un pôle autocratique et un pôle autogestionnaire antihiérarchique) qui habite notre culture organisationnelle.

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Le manque de hiérarchie peut être une source d'inefficacité et de souffrance, c'est ce qui est constaté dans les structures plates ou l'autogestion.

 

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